Dans la cité romaine de Burdigala naît, vers l’an 309, Decimus Magnus Ausonius dit Ausone, fils par sa
mère, d'Æmilia Æonia riche propriétaire, par son père, de Julius Ausonius, médecin
réputé à Bazas, préfet d’Illyrie et archidiacre de l’empereur romain Valentinien Ier.
Son père, Jules Ausone, né à Bazas vers l'an 287, premier médecin de l'empereur Valentinien
Ier, après avoir professé
quelque temps la médecine dans cette ville, vint s'établir à Bordeaux.
Jules Ausone avait un bien honnête et suffisant pour suivre l'inclination qui le portait à ne retirer
aucune rétribution de son art. Ses qualités personnelles ne le firent pas moins considérer que les
services
qu'il rendait au public. il fut préfet de l'Illyrie , sénateur honoraire de Rome et de Bordeaux. il
mourut à
l'âge de 90 ans. Mais tous ces titres furent moins lucratifs qu'honorables.
A sa naissance du poête Ausone, un mathématicien célèbre, qui s'adonnait aussi à l'astrologie
judiciaire,
prédit qu'il aurait une brillante destinée, ce qui engagea sa mère à prendre un soin particulier
de son éducation, Æmilia Hilaria, sa tante maternelle, demanda à se
charger de son neveu pendant ses premières années. On le lui confia d'autant plus
volontiers qu'elle était propre à jeter dans son cœur des principes d'honneur et
de religion, qui portent toujours leurs fruits dans ces occasions critiques où la
jeunesse se trouve si souvent exposée. Ausone, sorti de l'enfance , s'appliqua à
la grammaire.
Après avoir fait une étude assez superficielle de la langue grecque
, il se livra tout entier à l'éloquence et à la poésie. Il eut l'avantage de prendre
des leçons du célèbre Victor Minervius, qui , après avoir professé avec distinction
à Bordeaux, à Rome et à Constantinople, était revenu dans sa patrie se consacrer
de nouveau à l'éducation de la jeunesse. Un maître, si consommé dans l'éloquence,
trouva dans Ausone un disciple digne de lui. Après s'être formé sous ce grand homme
, et lui avoir dérobé, pour ainsi dire, tous les secrets de son art , il fut attiré
à Toulouse par la réputation ÆEmilius Magnus Arborius, son oncle maternel,
qui professait l'éloquence dans cette grande ville. Arborius, étonné.du progrès
que son neveu avait fait dans les belles lettres , ne négligea rien pour perfectionner
ses talents : peut-être prévoyait-il une partie des avantages qu'ils devaient lui
procurer un jour. Ausone, ayant fini ses études, essaya de les rendre utiles à ses
compatriotes, en s'adonnant aux exercices du barreau. Il le quitta à l'âge de trente
ans, pour remplir une place de professeur dans le collége de Bordeaux. Il compta,
au nombre de ses disciples, saint Paulin, qui fût l'évêque de Nole. Ce fut principalement
à Ausone que le collége de Bordeaux fut redevable de sa réputation. On accourait
de tous côtés pour apprendre de ce grand homme à former son esprit et son cœur.
Ausone donnait une égale attention à ces deux objets, convaincu que, sans la probité,
les talents ne servent qu'à nous corrompre.
Ausone professait, depuis trente ans, les belles-lettres, lorsque Valentinien 1er
le fit venir à Trèves pour prendre soin de l'éducation de son fils Gratien,
déjà déclaré Auguste. Il répondit si bien à la confiance dont l'empereur l'honorait,
que ce prince, découvrant tous les jours en lui de nouvelles qualités, l'éleva aux
charges les plus importantes : il fut successivement comte du Palais, questeur et
préfet du Prétoire. Valentinien ayant envoyé son fils faire sa première campagne
contre les Suèves, quoiqu'il ne fût âgé que de neuf ans, Ausone l'accompagna. Un
jour que les Romains avaient fait des prisonniers, une esclave d'une beauté rare
tomba enpartage à Ausone. Quoique d'un âge avancé, il ne fut point insensible à
ses charmes.
Ausone exerça la préfecture en Italie, en Afrique et dans les Gaules. Gratien lui
permit de partager avec son fils Hespère cette dernière place. Ce prince saisissait
toutes les occasions de répandre ses bienfaits sur Ausone : il voulut y mettre le
comble en le nommant premier consul pour l'an 379. Il lui apprit sa nomination dans
une lettre qu'il lui écrivit et qu'il terminait ainsi : « je voudrais tâcher de
m'acquitter envers vous, mais je sens que je serai toujours insolvable
».
Ausone fut d'autant plus sensible à cette grâce, car on ne donnait, alors, le consulat
qu'aux personnes de la plus haute naissance. Il s'efforça d'exprimer sa reconnaissance
dans un très beau panégyrique où, sous prétexte de remercier l'empereur, il le peint
sous les traits les plus délicats et les plus flatteurs. Ce panégyrique fut prononcé
à Trèves, le dernier jour de son consulat. Cratien voulut que cette sortie fût célébrée
par une fête brillante : il accourut des extrémités de la Thrace pour Premier. l'honorer
par sa présence, et pour témoigner, devant les personnages les plus distingués
de l'empire, l'estime qu'il ne cessait de conserver pour son cher Ausone. Ce jour
si remarquable fut le triomphe du mérite et de la reconnaissance.
Pendant la vie de Gratien, Ausone ne put obtenir la permission de quitter la cour,
mais ses délices, ainsi que le tumulte des armes, ne l'empêchèrent pas de cultiver
les sciences. L'inclination qu'il avait pour elles surmonta tous les obstacles qui
auraient pu l'en détourner. Elles avaient toujours fait sa passion, et il leur consacrait
tous les moments qu'il pouvait dérober à ses devoirs. C'est ainsi qu'il y fit des
progrès considérables, et qu'il passa, avec raison, pour un des plus savants hommes
de son siècle. Les poètes et les orateurs les plus célèbres de l'empire se firent
honneur d'avoir des liaisons particulières avec Ausone, et d'envoyer leurs ouvrages
à un savant si capable de les apprécier.
La mort de Gratien permit à Ausone de se retirer à Bordeaux, où il donna à ses compatriotes
le spectacle d'un sage, à qui la fortune avait prodigué ses faveurs, et qui n'en
avait pas été ébloui. Bientôt, après, il résolut d'entrer dans une retraite profonde.
La campagne fut sa prinpale demeure. Il y avait des terres considérables, et il
y passa les dix dernières années de sa vie dans les amusements qu'offre ce séjour
et dans les occupations du cabinet. Quoiqu'avancé en Age, son amour pour l'étude
, n'étant plus distrait par aucun objet étranger, sembla reprendre de nouvelles
forces. Plusieurs des ouvrages d'Ausone sont les fruits de sa vieillesse. Il entretint
un commerce réglé avec les savants de sa patrie et avec d'autres plus éloignés.
Le plus illustre fut l'orateur Simmaque qui résidait à Rome. Il leur envoyait de
temps en temps de petites pièces de poésie, ou il leur écrivait des lettres qui
ne restaient pas sans réponse. Il soutint, jusqu'au dernier moment de sa vie, les
études qui commençaient à tomber dans la langueur, et il prouva, par son exemple,
combien un seul homme peut rendre de services aux belles-lettres, en excitant cette
émulation qui sont le principe et le mobile.
AUSONE : Oeuvres complètes (traduction) - Remacle Ausone ses
Oeuvres
Paulin de Nole ou saint Paulin (en latin Meropius Pontius Paulinus), né à Bordeaux vers 353, mort à Nole
en 431, est un poète
et un ecclésiastique latin contemporain de saint Augustin et de Martin de Tours, qui l'encouragea dans
sa vocation religieuse.
Il a été évêque de Nole de 409 à sa mort.
Elève d'Ausone il naquit, à l'endroit qui porte encore le nom de place Puy-Paulin.
Il épousa une
riche et
vertueuse Espagnole, nommée Thérasie. Après la mort de leur enfant unique, les deux époux, dégoûtés du
siècle, vendirent leurs
biens, en distribuèrent le produit aux pauvres, passèrent en Italie et s'établirent à Nole, où Paulin,
déjà élevé au sacerdoce,
fut élu évèque, en 409. Thérasie mourut en 413 et saint Paulin en 431.
Paulin a su adapter la tradition poétique païenne reçue de son maître Ausone à des horizons chrétiens.
Dans ce processus
d'adaptation, il s'est inspiré de son contemporain le poète Prudence, qu'il a probablement rencontré.
Saint Paulin - Sa vie sur le site de Nominis Saint
Paulin sa vie
Petite-fille de Guillaume VIII, comte de Poitiers, qui était le plus ancien des troubadours,
elle naquit au château de Belin au début du XIIe siècle. Par son mariage avec Louis VII, elle fut reine
de France en 1137 et par suite
de son autre mariage, qu'elle contracta avec Henri d'Anjou, elle devint reine d'Angleterre en 1154.
On suppose aujourd'hui que la conduite de cette princesse n'a été ni aussi criminelle ni aussi louable
que l'ont prétendu divers
historiens qui ont écrit sur son compte.
Elle mourut à l'abbaye de Fontevrault en 1203, âgée de plus de quatre-vingts ans.
Légende ou vérité, une tenace tradition locale fait du château de Belin le lieu de naissance d’Aliénor
d’Aquitaine.
Une chose est certaine, Aliénor accorda une charte au belinetois. Sous l’ancien régime les belinois
surveillaient jalousement
l’application de cette charte particulièrement bienveillante à leur égard.
Aliénor née à Belin Belin-Beliet Site de la mairie
de Belin-Beliet
Troubadour et seigneur de Blaye, qui vivait vers la fin du XIIe siècle, est célèbre surtout par sa mort
déplorable. Il partit en croisade
et traversa la mer pour le seul plaisir de voir une belle princesse de Tripoli, dont on lui avait vanté
les charmes.
Étant tombé malade pendant le voyage, il fut débarqué mourant à Tripoli et il n'eut que le temps de voir
la princesse quelques
minutes avant d'expirer.
L’épisode de la traversée de Jaufre Rudel se place à l’époque de la seconde croisade (1147-1149). Durant
celle-ci, le roi
de France, Louis VII et sa femme Aliénor d’Aquitaine, suzeraine de Jaufre Rudel, empruntèrent la voie de
terre par l’Anatolie.
Seul le comte de Toulouse, Alphonse Jourdain et son fils Bertrand parvinrent en Terre Sainte en bateau.
Jaufre Rudel, troubadour de l’amour de loin. Le site
Neveu d'un troubadour et troubadour lui-même, il naquit à Lesparre. Il reste plusieurs pièces de Bellinoy, que M. Raynouard a insérées dans son Choix des Poésies originales des Troubadours. Le poète mourut en Catalogne.
Originaire de Villandraut, il fut nommé évèque de Comminges en 1295, archevêque de Bordeaux en 1299 et
pape, sous le nom de
ClémentV, en 1305.
En 1309, Clément transféra le saint-siége à Avignon. On lui doit la jolie petite église d'Uzeste où il
fut inhumé, le château de
Villandraut, ainsi que plusieurs autres châteaux, bâtis dans la province par les cardinaux de sa cour.
«L'histoire lui reproche une
cupidité sans bornes, d'indignes amours avec la princesse de Périgord, des intrigues, des goûts, des
mœurs, dont aurait rougi un simple
laïque. » On lui reproche aussi la proscription des Templiers et l'assassinat juridique de leur
grand-maltre. Clément V mourut à
Roquelaure, dans l'évêché de Nîmes, en 1314.
Sous son égide furent aussi construits dans le sud de l'actuel département de la Gironde les châteaux
dits « clémentins » :
Villandraut Le site
Roquetaillade Le site
Budos Le site
Fargues, Il a donné son nom au château Pape Clément. Le site
Zachaire, alchimiste - de Lancre et Dignosius, auteurs de Traités sur les Démons, les Sorciers et la
Transmutation des métaux
François-de-Foix de Candale, évèque d'Aires
Guillaume de Bordes, astronome, natif de Bordeaux
Reulin, grammairien - Gabriel de Lurbe,
chroniqueur de Bordeaux, sa patrie
Pierre de Brach, auteur et imprimeur - de Chantelouve, poète tragique
Jean du Vignau, traducteur de la Jérusalem délivrée
de Pontac, évèque deBazas et l'un des prélats les plus distingués de l'église gallicane
Girard du Haillan, enfant de Bordeaux, auteur de l'Histoire de France (de Pharamond à Charles VII)
Fronton du Duc, auteur ecclésiastique.
Deux villes, Bordeaux et Périgueux, se disputent l'honneur d'avoir possédé Montaigne, ces deux
provinces, la Guyenne et le Périgord, peuvent le regarder à bon droit comme l'un de leurs plus illustres
enfants.
Les bordelais et les périgourdins, justement fiers de cet immortel compatriote, n'ont pas manqué de
mettre en lumière ce qui pouvait le faire mieux connaître.
Aux périgourdins, on doit la description de cette tour où Montaigne aimait à s'isoler et dont il avait
couvert les murs et les solives de peintures et de sentences.
A Bordeaux, l'histoire de Montaigne n'a pas cessé d'être à l'ordre du jour. Dès 1844, M. Gustave
Brunet signalait au monde savant quelques leçons inédites du texte des « Essais
» fournies par l'incomparable exemplaire conservé à la Bibliothèque de Bordeaux. Plus tard, M.
Alexis de Gourgues apportait d'utiles contributions à l'histoire de ce grand personnage.
On trouve à Bordeaux plusieurs érudits, chirurgiens et médecins distingués, au nombre desquels :
Jean d'Espagnet, physicien, philosophe et magistrat intègre
Jacques Primerose, auteur de plusieurs ouvrages sur la médecine
Jean Mingelousaulx, l'un des meilleurs chirurgiens de l'époque
Joseph de Voisin, auteur ecclésiastique
Louis Lecomte, auteur d'un livre sur les mœurs et la religion des Chinois, chez lesquels il avait été
envoyé comme missionnaire,
en 1685
Jacques de Fonteneil, chroniqueur
Jacques Biroat, prédicateur du roi
Isaac de la Peyrère,
auteur du Rappel des Juifs et du Traité des Préad'amites, ouvrage condamné au feu et qui fit emprisonner
l'écrivain
Trichet-Dufresne, érudit et bibliothécaire de la reine Christine de Suède.
Charles Louis de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu, est un penseur
politique, précurseur de la sociologie, philosophe et écrivain français des Lumières, né le 18 janvier
1689 à La Brède (Guyenne, près de Bordeaux) et mort le 10 février 1755 à Paris.
Jeune homme passionné par les sciences et à l'aise avec l'esprit de la Régence, Montesquieu
publie anonymement les Lettres persanes (1721), un roman épistolaire qui fait la satire
amusée de la société française vue par des Persans fictifs et met en cause les différents systèmes
politiques et sociaux.
Il voyage ensuite en Europe et séjourne plus d'un an en Angleterre où il observe la monarchie
constitutionnelle et parlementaire qui a remplacé la monarchie autocratique.
De retour dans son château de La Brède au sud de Bordeaux, il se consacre à ses grands
ouvrages qui associent histoire et philosophie politique : Considérations sur les causes de la
grandeur des Romains et de leur décadence (1734) et De l'Esprit des lois
(1748), dans lequel il développe sa réflexion sur la répartition des fonctions de l'État
entre ses différentes composantes, appelée postérieurement « principe de séparation des pouvoirs
».
Château
de Montesquieu - La Brède
J.-C. de Lavie, auteur de plusieurs ouvrages de droit public et de morale
P.-J. Dudon, auteur du Compte Rendu des constitutions des jésuites
Charles Dupaty, auteur des Lettres sur l'Italie et de plusieurs autres ouvrages
Mathieu Tillet, agronome
Pierre Dupin, avocat et auteur
Arnaud Berquin, célèbre par ses charmants écrits et surtout par l'ami des Enfants, ouvrage couronné par
l'Académie française en 1784.
B. A. Lafaurie, auteur et professeur
Jean Baurein, l'auteur des Variétés bordelaises
P. Jaubert, traducteur d'Ausone
J.-F. Lafitau, missionnaire et auteur de deux livres sur l'Amérique
L.B. Lataste, bénédictin
Pierre-François Lafitau, évèque de Sisteron
Noël Larrière, né à Bazas en 1738, l'un des meilleurs écrivains ecclésiastiques du XVIIIe
siècle
J.-B. Sensaric, bénédictin, professeur de belles-lettres et prédicateur du roi.
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Les membres les plus célèbres de la faculté de médecine dans le même siècle sont:
J. B. Sylva, médecin très-distingué, loué plusieurs fois dans les ouvrages de Voltaire
Brethous, anatomiste et lithotomiste
Dessault, Grégoire, Martin, Dupuy, Roux, professeur de chimie à Paris, Aymen et Vilaris, chimistes et
pharmaciens distingués.
Enfin nous ajoutons à cette liste deux noms d'artistes : P. Gaviniez, violon célèbre et habile
compositeur et F. Dupont qui se
distingua aussi comme compositeur.
Plusieurs des députés de la Gironde se sont distingués comme grands orateurs ou comme habiles écrivains
politiques ; tels sont :
Vergniaud, né à limoges, chef des Girondins, Gensonné, Guadet, Boyer-Fonfrède, Ducos, Grangeneuve, qui
périrent tous victimes
de l'assassinat juridique du 31 octobre 1793.
Alexandre Deleyre, né à Portets en 1726, fut l'auteur de plusieurs ouvrages philosophiques; nommé député
à la Convention
nationale, il devint plus tard membre du conseil des Cinq-Cents.
A cette liste de noms glorieux il faut ajouter l'honorable Romain Desèze, le courageux défenseur de
Louis XVI, dont il plaida la
cause au péril de sa vie. Il fut créé pair de France en 1815. Son frère Victor et son neveu Aurélien
Desèze, se sont aussi
distingués : le premier comme médecin et comme savant, le dernier comme avocat et représentant du
peuple.
Joseph-Henri-Joachim, vicomte Lainé, né le 11 novembre 1767 à Bordeaux et mort le 17 décembre 1835 à
Paris, est un avocat et homme
politique français.
Les parents de Lainé, Guillaume Lainé et Jeanne Ravel, sont arrivés de Saint-Domingue en 1763. Leur
fortune, sans être extravagante,
leur permit de devenir les nouveaux seigneurs de Laguloup, à Saucats. Ils ont poursuivi l’activité
familiale dans le négoce entre
Bordeaux et les Antilles, où ils conduisaient encore des affaires et possédaient des esclaves.
Après des études au collège de Guyenne, Lainé fut reçu avocat au barreau de Bordeaux en 1789 et plaida
ensuite avec un grand succès à
Paris. L'année suivante, sa mère le rappela pour l'envoyer aux colonies défendre leur fortune en péril
suite aux révoltes d'esclaves.
Il servit en qualité de garde national contre les captifs insurgés de Saint-Domingue. S'étant opposé à
l'émancipation instantanée des
esclaves lors d'une assemblée générale, il reçut un coup de sabre au visage. Conscient que tout espoir
de conserver leurs possessions
était perdu, il revint en France en 1792. Il bénéficiera néanmoins de l'indemnité affectée aux anciens
colons.
Nommé administrateur du district de La Réole en 1793, il reprend son métier d'avocat pendant le
Directoire. Nommé membre du Corps
législatif en 1808, il fit, dans cette assemblée, preuve d’une indépendance singulière. Le 12 mars 1814,
il est aux côtés de Lynch,
maire de Bordeaux, pour livrer la ville aux Anglais et au duc d’Angoulême. Pendant les Cent-Jours, Lainé
s'enfuit en Angleterre,
accompagnant la duchesse d'Angoulême : Napoléon revenu annonce qu'il pardonne à tous, excepté à ses deux
« plus grands ennemis »,
Lynch et Lainé.
Préfet provisoire de la Gironde de fin mars à juin 1814, il fut à nouveau député sous la Restauration,
président de la Chambre des
députés en 1814-1815 et 1815-1816 et ministre de l'intérieur entre 1816 et 1818 en remplacement du comte
de Vaublanc, pair de
France, sans jamais cesser de faire paraître en lui le partisan de la liberté constitutionnelle. Il fit
voter le 5 février 1817
une nouvelle loi électorale. Il fut nommé ministre d'État du 21 décembre 1820 au 14 décembre 1821. C’est
lui qui s'écria
douloureusement, en 1830, à l’occasion des ordonnances : « Les rois s’en vont ! »
Il est aussi, avec le baron Portal, un représentant du lobby des armateurs négriers, et
s'opposa à l'interdiction de
la traite. Le 6 décembre 1819, il fit annuler l'élection comme député de l'Abbé Grégoire, fervent
défenseur de l'abolition de
l'esclavage, mais aussi régicide, pour cause d'« indignité nationale ».
Nommé par ordonnance (mais non élu) membre de l’Académie française, il remplace Hugues-Bernard Maret en
1816. Dans son rôle d’homme
public, Lainé n’a pas laissé d’écrits. Son éloquence, au jugement des contemporains, était chaleureuse
et entraînante.
Il était devenu le 10 mai 1820, officier de la Légion d'honneur, et commandeur le 1er mai 18219. Il
mourut célibataire et pauvre,
après avoir fait bénéficier les indigents de Bordeaux de son traitement de député.
Il est inhumé au cimetière de Saucats.
Né à Blaye en 1746, se distingua comme littérateur et surtout comme peintre ; il a laissé plusieurs bons tableaux, dont un se trouve au Musée de Bordeaux.
Peintre, né à Bordeaux en 1746, a laissé également plusieurs bons tableaux. Son chefd'œuvre, tableau qui
représente saint Paulin
accueillant des Persécutés, est conservé au Musée de la ville. Ce peintre estimé est mort à
Bordeaux en 1814.
Pierre Lacour est le fils de Pierre Delacour et de Jeanne Gramond. Il suit ses premières études
artistiques à Bordeaux dans
l’atelier du graveur André Lavau. Il se rend en 1764 à Paris pour poursuivre ses études dans l’atelier
du peintre Joseph-Marie
Vien, en compagnie de Jean-Joseph Taillasson. Il reçoit le second prix de Rome en 17693. Il part pour
Rome vers 1771 et est agréé
à l’Académie nationale des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux en décembre 1772.
De retour en France vers 1774, il se fixe à Bordeaux où il se marie. Il présente une vingtaine de
peintures au Salon bordelais de
1774, dont un projet de plafond pour la nouvelle salle de spectacle en construction. Il est reçu
académicien de l’Académie des
arts de Bordeaux en 1776.
Le 7 février 1778, il se marie à Bordeaux4 avec Catherine Chauvet. Dans un document de 1781, il est
donné pour peintre d’histoire,
demeurant grande rue, à Bordeaux, dans la paroisse de Saint-Seurin.
Pendant la Révolution, il est professeur de dessin à l’École centrale et entretient à ses frais l’École
de dessin et de peinture
de la ville, d’où sont sortis d’éminents artistes.
Voir tableaux ci-dessous :
Ingénieur-architecte, Guy-Louis Combes, Louis-Guy Combes, plus couramment appelé
Louis Combes
(1754 à Podensac - 7 mars 1818 à Bordeaux) est un architecte français.
naît en 1754 à Podensac. Il est le fils d'un maître menuisier de Bordeaux qui appartient à un
milieu protestant modeste. Il commence à travailler dans le cabinet de l'architecte « voyer de la ville
», « Richard-François Bonfin ». Il est
remarqué et reçoit déjà des prix, en 1778.
En 1785 où il travaille sur le projet de la place en remplacement du Château Trompette dirigé par Victor
Louis dont l'intendant
avait obtenu du roi la démolition en août. Après avoir reçu la somme de 7 500 000 livres pour l'achat
des matériaux du château
Trompette en octobre 1786, Louis XVI avait demandé aux architectes de présenter leurs plans. Victor
Louis avait prévu une place
en hémicycle s'ouvrant sur le fleuve sur laquelle donnaient treize rues en hommage aux treize états
américains devenus
indépendants. Cette place était ornée en son centre d'une colonne Ludovice à la romaine surmontée de la
statue du roi. Ce projet
va s'arrêter en 1787 quand on va s'apercevoir que les 7 500 000 livres n'ont jamais été versées.
De son œuvre construite, on citera les bains publics (1786), l'hôtel du jurat Acquart (1785), l'hôtel
Saint-Marc (œuvre qu'on lui
attribue), l'hôtel Meyer (1795-1796), une maison rue Sainte-Colombe, différents projets de châteaux et
l'aménagement des dépendances et
des parcs du château de La Roque et de Château-Raba. Entre 1805 et 1810, ce seront les communs et les
chais de Château-Margaux dans le
Médoc.
Combes est peut-être plus utopiste que constructeur ; ses théories, exprimées dans d'intéressantes
conférences manuscrites qui
ont été conservées, s'accompagnent de dessins de projets, tous plus mégalomanes et plus irréalisables
les uns que les autres.
Très attaché, non sans opportunisme, à l'idéal révolutionnaire, Combes propose à l'Assemblée nationale
les projets d'un temple
de la Liberté à l'emplacement de la Bastille (1790) et d'un cirque national. Pour Bordeaux, les projets
sont aussi gigantesques :
port monumental sur la Gironde, place à l'emplacement du Château-Trompette (concours de 1798-1800).
La démesure est à son comble lorsque, en 1813, il propose de tailler le sommet du mont Cenis en forme de
pyramide pour y placer
la statue de Napoléon. En 1796, Combes est nommé correspondant de l'Institut de France, en même temps
que son homologue nantais
M. Crucy (ils avaient tous deux été jugés comme les meilleurs architectes de province). Louis Combes est
le digne émule d'un
Ledoux ou d'un Boullée, et sa position marginale le rend encore plus attachant à l'apogée du
néo-classicisme.
Il commence à travailler dans le cabinet de l'architecte voyer de la ville, Richard-François Bonfin. Il
est remarqué et reçoit
déjà des prix, en 1778. Quelques mécènes lui permettent de poursuivre sa formation à Paris où il est
accueilli dans l'atelier
de Richard Mique puis de Peyre le Jeune. En 1781, il reçoit le grand prix d'architecture de l'académie.
Il part alors passer
trois années à Rome où il étudie les monuments antiques et de la Renaissance.
1786 : bains publics de Bordeaux ;
1788 : hôtel Acquart, 5 cours de l'Intendance ;
1791 : tribunaux civil et criminel (aujourd'hui hôtel de ville de Bordeaux) ;
1796 : hôtel Meyer, face au Grand Théâtre de Bordeaux ;
1802 : Museum, 28 rue Jean-Jacques Rousseau ;
1805 : maison 13 rue Buffon ;
1805 : restauration de l'église Saint-Paul de Bordeaux ;
1805-1810 : les communs, les chais de Château Margaux ;
1810-1818 : Château Margaux ;
1811 : Dépôt de mendicité de Bordeaux
(1800-1865)
D’abord formé par son père, il est successivement l’élève de Corcelles et des maîtres parisiens Huyot et
Guénepin. Comme Louis ou Combes avant lui, il achève sa formation par un voyage en Italie en
1824. Architecte départemental de 1830 à 1855, il mène les travaux d’entretien, de
restauration et de construction des édifices civils et religieux. Il réalise des tribunaux, dont le
palais de justice de Bordeaux (1831-1846) et un autre bâtiment majeur : l’institution des sourdes
et muettes de la rue Abbé-de-l’Épée (1834-1870), où se manifeste le classicisme italianisant cher
à son époque. Il ajoute à ses activités professionnelles une intense vie publique : conseiller municipal
puis adjoint au maire de 1843 à 1852. Il participe également à la création de la Société
des Architectes de Bordeaux en 1863, dont il est le premier président.
En 1834, il dresse les plans d’une nouvelle préfecture sur la place des Quinconces. Mais le coût
envisagé condamne le projet. Il entreprend donc les travaux d’agrandissement - par l’acquisition des
hôtels Legrix et Mabit voisins - de celle installée dans l’hôtel de Saige. Thiac supprime le jardin et
le portique, agrandissant ainsi la cour dont il modifie l’architecture primitive.
Principales œuvres connues : Tribunaux de Blaye et de Lesparre,
Bazar bordelais -
palais de justice
des Bordeaux - institution des sourdes et muettes de la rue Abbé-de-l’Épée.
François Mauriac, né le 11 octobre 1885 à Bordeaux et mort le 1er septembre 1970 à Paris, est un écrivain français.
Issu d’une famille bourgeoise, catholique et conservatrice, François Mauriac devait rester sa vie durant profondément attaché à ses racines bordelaises, ainsi qu’il apparaîtra dans la plupart de ses romans.
Après des études secondaires dans sa ville natale, il prépara à la faculté une licence de lettres, puis quitta Bordeaux en 1907 pour tenter à Paris le concours de l’École des Chartes. Entré à l’École l’année suivante, il ne devait y faire qu’un bref séjour et démissionner dès 1909 pour se consacrer uniquement à la littérature.
Les maîtres de son adolescence furent Maurras et Barrès. Son premier recueil de vers : Les Mains jointes (1909), salué par Barrès précisément, fut suivi d’un autre recueil, Adieu à l’adolescence (1911), et de deux romans : L’Enfant chargé de chaînes (1913), La Robe prétexte (1914).
Envoyé à Salonique en 1914, François Mauriac, réformé pour raison de santé, ne participa guère aux combats. Les années d’après guerre allaient être pour lui celles de la gloire littéraire. Donnant la pleine mesure de son talent romanesque, il publia coup sur coup plusieurs de ses œuvres majeures, Le Baiser au lépreux (1922), Le Fleuve de feu (1923), Génitrix (1923), Le Désert de l’amour (1925), Thérèse Desqueyroux (1927), Le Nœud de vipères (1932), Le Mystère Frontenac (1933).
Satires cruelles du pharisianisme bourgeois, ses romans sont avant tout l’œuvre d’un « catholique qui écrit » comme il se plaisait à se définir lui-même. C’est le combat en chaque homme entre Dieu et Mammon, pour reprendre le titre de l’un de ses essais, que Mauriac décrit, sondant les abîmes du mal et cherchant à percer les mystères de la Rédemption.
Au faîte de sa gloire, François Mauriac allait modifier, au milieu des années 1930, son regard sur le monde ; délaissant quelque peu la littérature, il allait s’engager dans le combat politique. S’éloignant progressivement des positions conservatrices de sa jeunesse, il entreprit de dénoncer la menace fasciste, condamnant l’intervention italienne en Éthiopie, puis le
bombardement de Guernica par les nationalistes espagnols en 1937.
Guernica
Lorsque éclata la Seconde Guerre mondiale, François Mauriac avait définitivement choisi son camp : il appartint sous l’Occupation à la résistance intellectuelle, condamnant l’« excès de prosternations humiliées qui tenaient lieu de politique aux hommes de Vichy » ; il participa au premier numéro des Lettres françaises clandestines, en 1942, et publia, en 1943, toujours clandestinement, sous le pseudonyme de Forez, Le Cahier noir.
À soixante ans, le Mauriac d’après-guerre se fit surtout écrivain politique. De 1952 à sa mort, chroniqueur au Figaro, auquel il collaborait depuis 1934, puis à L’Express, il devait livrer chaque semaine, dans son « Bloc-notes », d’une plume souvent polémique, sa critique des hommes et des événements. En 1952, il condamna la répression de l’insurrection marocaine et apporta à la cause de la décolonisation toute l’autorité du prix Nobel de Littérature, qu’il venait de recevoir, en acceptant de prendre la présidence du comité France-Maghreb.
Enfin, après avoir soutenu la politique de Pierre Mendès-France, François Mauriac, dans les dix dernières années de sa vie, devait trouver en la personne du général de Gaulle l’homme d’État conforme à ses vœux, incarnant les valeurs pour lesquelles avait combattu ce « chrétien écartelé ».
Lauréat du grand prix du roman de l’Académie française en 1926, président de la Société des Gens de lettres en 1932, François Mauriac fut élu à l’Académie française le 1er juin Xmauriac_Signature.png, par 28 voix au premier tour, à la succession d’Eugène Brieux. Cette « élection de maréchal » survenait alors que le romancier, gravement malade, venait d’être opéré d’un cancer des cordes vocales.
Sa réception sous la Coupole, le 16 novembre 1933, au fauteuil n°22, compte parmi les moments marquants de l’histoire de l’Académie. François Mauriac eut à subir les subtiles perfidies dont André Chaumeix émailla son discours de réception. Cet auvergnat, conservateur et hédoniste, goûtait peu en effet la noirceur de l’œuvre mauriacienne : « Vous êtes le grand maître de l’amertume... À vous lire, monsieur, j’ai cru que vous alliez troubler l’harmonieuse image que je garde de votre région... J’ai failli prendre la Gironde pour un fleuve de feu, et la Guyenne pour un nœud de vipères... »
François Mauriac fut fait Grand-croix de la Légion d’honneur, par le général de Gaulle. Il décéda la même année que celui-ci.
Louis Vincent Léon Pallière né à Bordeaux le 19 juillet 1787 et mort dans la même ville le 29 décembre
1820 est un peintre
néo-classique français.
Élève de François-André Vincent à l'École des beaux-arts de Paris, il tente plusieurs fois le prix de
Rome : dès 1805 avec
La Mort de Démosthène, puis en 1808, 1809, où il arrive second, 1810, 1811, et enfin avec succès en 1812
avec Ulysse et
Télémaque massacrant les prétendants. Il effectue son séjour romain à la villa Médicis entre 1813 et
1816, où il peint
plusieurs tableaux. Il se lie d'amitié avec le peintre François-Édouard Picot, avec qui il travaille aux
décors du
couvent de la Trinité-des-Monts, pour lequel il peint une Flagellation toujours en place.
Très remarqué lors du Salon de 1819, où plusieurs de ses tableaux romains sont présentés, il y reçoit
une médaille de première
classe. Il peint également plusieurs grands tableaux religieux qui ornent les églises parisiennes : il
offre en 1812 une Mort
de sainte Monique et un Christ en Croix à l'église Saint-Eustache. Il présente en 1819 un Saint Pierre
guérissant le boiteux
destiné à l'église Saint-Séverin (aujourd'hui déposé à l'église Saint-Thomas-d'Aquin), et reçoit en 1820
la commande d'une
Délivrance de saint Pierre pour l'église Saint-Pierre de Bordeaux. Laissée inachevée à sa mort, la
composition est terminée
par son ami Picot et présentée au Salon de 1827.
Le peintre meurt en 1820, des suites d'une affection de poitrine. Il avait épousé l'artiste peintre
Françoise Virginie
Liégeois, devenue après remariage Fanny Alaux.
Pierre Galin est un musicien né le 16 décembre 1786 à Samatan et mort le 31 août 1821 à Bordeaux1.
Il inventa une méthode nouvelle pour simplifier l'enseignement de la musique, qu'il appela Méloplaste,
et la développa dans
l'écrit intitulé Exposition d'une nouvelle méthode pour l'enseignement de la musique (Bordeaux et Paris,
1818). Cette méthode,
renouvelée de Jean-Jacques Rousseau et dans laquelle l'étude du rythme est séparée de celle de
l'intonation, a été depuis
et perfectionnée par MM. Paris et Chevé.
Jacques-Pierre-Joseph Rode, connu sous le nom de Pierre Rode, compositeur et violoniste français est né
à Bordeaux le 16
février 1774, et mort au Château de Bourbon, près de Damazan, le 25 novembre 1830.
Musicien précoce, Rode est déjà un violoniste remarqué alors qu'il n'a que 12 ans. En 1787, il gagne
Paris, où il devient
élève de Fauvel, puis de Viotti, qui le fait débuter en public au théâtre de Monsieur dès 1790. Il
sillonne l'Europe pour
dévoiler son art et ne revient à Paris qu'en 1799, où il devient soliste à l'Opéra et est nommé
professeur au Conservatoire,
récemment créé. En 1806, il est nommé violon-solo de la musique du Premier Consul. En 1803, il publie,
en collaboration avec
Baillot et Kreutzer, la Méthode de violon du Conservatoire et part avec Boïeldieu pour la Russie. Entre
1804 et 1809, il vit
à Saint-Pétersbourg, où il est violoniste du tsar. En 1811, il quitte de nouveau Paris pour Vienne, où
il crée la Sonate pour
violon no 10 en sol majeur que Beethoven a expressément écrite pour lui1. La première exécution de la
sonate a eu lieu en privé
le 29 décembre 1812 au domicile du prince Joseph Franz von Lobkowitz avec comme interprètes Pierre Rode
au violon et au piano
l'Archiduc Rodolphe2. La création officielle a eu lieu le 7 janvier 1813 avec les mêmes interprètes. En
1813, Pierre Rode se
fixe à Berlin, et y publie ses 24 caprices, études pour le violon. Il quitte Berlin en 1819. En 1829, sa
santé décline
rapidement après un dernier concert gâché par une paralysie naissante, faisant oublier l'élégance,
l'expressivité et la
vivacité qui avaient caractérisé son jeu.
Bien qu'il ait écrit de nombreuses pièces pour violon, ainsi que 13 concertissimo, ses œuvres ne sont
pratiquement jamais jouées,
contrairement à celles de Niccolò Paganini. Ses Caprices d'Amour ne constituent plus que des exercices
d'apprentissage ou des
morceaux de concours. Toutefois, sa contribution à l'art du violon romantique demeure importante,
notamment pour avoir formé
Joseph Böhm (1795-1876), qui fut lui-même professeur du violoniste Joseph Joachim (1831-1909).
Etienne, Michel et Jean Laclotte appartiennent à une famille qui occupe au milieu du
XVIIIème> siècle une place dominante dans la corporation des maîtres-maçons de Bordeaux.
Ils exercent en société, à partir de 1761, les professions d’architecte et entrepreneur. Ils
travaillent pour la plupart des institutions charitables et d’enseignement de la ville, ainsi que pour
nombre des parlementaires et négociants qui administrent ces institutions. Pour eux, ils édifient des
hôtels, des maisons en ville et à la campagne.
Spéculateurs avisés, ils conduisent pour leur propre compte, de multiples opérations immobilières
(faubourg Saint-Seurin).
Principales œuvres connues :
Maison Labottière
- Extrait page 98 de l'ouvrage de (Florence Mothe) : « Lieux symboliques en Gironde , trois
siècles de franc-maçonnerie à Bordeaux » Éditions Dervy.
îlot Bonnaffé (cours du Chapeau-Rouge)
Maisons Baour, Douat, Lafite et Mocquart (cours du
Chapeau-Rouge)
Hôtel de Lalande, lotissement rue Victoire-Américaine, château Chênevert à Mérignac.
Fils d'un entrepreneur qui travailla à la construction des hôtels des Douanes et de la Bourse sous la
direction de Jacques Gabriel. Vraisemblablement formé par son père, il devient, le 11 décembre
1747, il est nommé par les jurats ingénieur de la ville de Bordeaux. De 1756 à sa mort, il occupe
le poste d’ingénieur-architecte et directeur des travaux de la ville de Bordeaux. À ce titre, il dirige
les travaux de la place Royale (place de la Bourse) et contrôle les travaux de la nouvelle salle de
spectacle construite par Victor Louis. En 1776, le cardinal de Rohan décide de remplacer Etienne
Laclotte par Richard-François Bonfin pour terminer l’édification du palais archiépiscopal (Palais
Rohan). C’est à lui qu’est généralement attribué la construction des étages et celle du grand escalier
d’honneur, célèbre pour sa stéréotomie.
Son fils Michel Jules Bonfin (Bordeaux 1783- 1848) lui succède comme ingénieur architecte de la
ville de Bordeaux. Il a conçu le nouveau palais de justice, les bains des Quinconces. Il est également
le concepteur de l'église Saint-Martial et d'une usine de tabac dans l'ancien hôtel des fiacres, qui
existent toujours.
L'architecte bordelais Louis Combes commencera sa carrière dans son atelier [*].
Principales œuvres connues : achèvement du
Palais
Rohan - Contrôle du chantier du Grand Théâtre - Place de la Comédie L'hôtel de
Lisleferme .
Élève de l’Académie royale d’Architecture, il vient à Bordeaux en 1768 et travaille dans le
bureau de l’ingénieur de la province Saint-André. Il propose un mémoire et un projet (1454-1756)
pour une salle de spectacle. Ce projet d’abord retenu est finalement rejeté au profit de celui de Victor
Louis.
Il collabore avec l’architecte de la ville Richard-François Bonfin avec qui il surveille le déroulement
de la construction du Grand Théâtre prenant régulièrement parti contre Victor Louis. Il devient ensuite
ingénieur de la voirie pour le compte des Trésoriers de France et sous la Révolution, architecte de la
voirie de la ville. Cet architecte, qui anime avec virtuosité des volumes plats par des moulures et des
décors sculptés, s’est aussi activement occupé de spéculation foncière (rue Huguerie et rue Rolland).
Principales œuvres connues : l’hôtel Piganeau ou Feger-Latour (rue Esprit-des Lois), maison Camescasse (12 cours du Chapeau-Rouge), l’hôtel Basquiat (cours d’Albret), une suite de maison rue Huguerie, pavillon de musique de la rue Saint-Laurent.
Marie-Rosalie Bonheur, dite Rosa Bonheur, née le 16 mars 1822 à Bordeaux en Gironde et
morte le 25 mai 1899
à Thomery en Seine-et-Marne, est une artiste peintre et sculptrice française, spécialisée dans les
scènes de genre avec des
animaux et la peinture animalière.
Jeune fille, à dix-huit ans, elle allait dans les fermes, fréquentait seule les marchés aux bestiaux,
les abattoirs, aimant
avant tout cette sauvagerie d'allure qui lui laissait toute liberté de pensée, d'observation et de
travail. La jolie
fille errait ainsi dans l'enthousiasme contenu d'un projet à réaliser, regardant, s'arrêtant,
crayonnant, frôlait de bien
vulgaires blouses de marchands de chevaux et de bouchers et ces hommes grossiers.
Les maquignons se disaient entre eux — Tiens, voilà encore le petit qui dessine. Et le
petit pouvait, sans être
aucunement dérangé, ni inquiété, poursuivre ses travaux tout à la joie de pénétrer cette nature rustique
qui répondait si bien
à ses aspirations d'artiste.
Elle disait d'elle même : « Je suis un sauvage des prairies et des forêts. »
Plus tard, Rosa entreprit de grands voyages dans les montagnes, en Écosse, en Irlande, dans les
Pyrénées. Elle y vécut de la
vie des bergers, vêtue comme eux, mangeant de leur pain bis comme dans Virgile, passant des nuits sous
des cahutes pour
surprendre l'instant poétique entre tous, l'instant du réveil du troupeau à l'aurore, le charme é-mu du
premier bêlement
d'agneau répondant au premier rayon du levant sur la roche qu'il dore de sa lumière. L'émotion qu'elle
en ressentit, se
retrouve dans un grand nombre de ses œuvres, compositions pleines de grandeur et d'où s'exhale cependant
une douceur
d'intimité due à l attitude toujours vraie, toujours observée de l'animal, pris dans la sécurité de sa
vie libre en pleine
immensité, blotti dans la tiédeur d'un abri familier, mais entre deux montagnes.
Un peu d'excentricité, de caprice, ce qui est encore bien une tendance féminine, donnait du piquant à
ses idées. Elle avait
eu la fantaisie d'élever, pour les peindre, deux jeunes lionceaux mâle et femelle et racontait avec
émotion leur histoire.
Cette histoire était navrante. Le lion était mort le premier, jeune encore, d'une maladie de la moelle
épinière, mais la
lionne avait eu le temps de s'attacher à sa maîtresse, mais elle devint malade de la même maladie que
son frère.
En 1849, le tableau commandité, intitulé
Le Labourage nivernais
obtient un réel succès. Ceux qui prétendent connaître le chemin de l’avenir lui feront évidemment payer ce conservatisme artistique par les petites remarques acides qui sont de tradition. Cézanne, par exemple, trouve Labourage nivernais « horriblement ressemblant ». Rosa Bonheur réussit rapidement et brillamment, Cézanne ne sera accepté que tardivement. Ceci explique sans doute cela.
A partir de ce moment, sa popularité ne cesse de grandir. En effet, son œuvre a la particularité de
fédérer une critique d’art
à l’époque scindée en deux entre le romantisme et le classicisme. N’appartenant pas véritablement à l’un
ou à l’autre des
courants, elle ne s’inscrit pas dans cette sorte de rivalité. Les critiques seront pour la plupart du
temps, unanimes. C’est
le cas par exemple avec
Le marché aux chevaux
en 1853.
La même année, Rosa Bonheur est nommée directrice de l'École gratuite de dessin pour les jeunes filles,
en remplacement de son père
qui avait obtenu ce poste l'année précédente mais venait de mourir, elle disait : « Suivez mes
conseils et je ferai de vous
des Léonard de Vinci en jupons ».
La carrière de Rosa Bonheur s'est déroulée à l'écart des courants artistiques. Ne s'associant à aucun
des courants modernes
successifs, romantiques, réalistes et impressionnistes, et bénéficiant toujours d'une clientèle
fortunée, dont elle ne rechigne
pas à faire le portrait des animaux de compagnie, elle a été associée à un courant conservateur, «
bourgeois », auquel ces
courants se sont tour à tour opposés. Ses positions politiques conservatrices et « agrariennes » ont
accentué cette association.
En 1859, Rosa Bonheur est une artiste reconnue, recevant de nombreuses visites à son atelier de la rue
d'Assas à Paris. Elle
rêve d'un lieu à la campagne où elle pourrait vivre au calme, au milieu de la nature et des animaux
qu'elle aime particulièrement.
Elle achète le château de By, à la lisière de la forêt de Fontainebleau, et fait appel à l'architecte
Jules Saulnier pour construire
son atelier. C'est l'une des premières constructions en ossature métallique. Rosa Bonheur a 37 ans, est
au faîte de sa gloire,
elle est la première femme française à s'acheter un château avec le fruit de son travail.
Elle déplorait que certaines de ses sœurs du pinceau, comme elle les appelait, soient parfois
esclaves des nécessités
de l'existence au point de voir leur talent en souffrir et quand elle en rencontrait sur son chemin,
elle les aidait avec
élan et joie. Mais elle n'était pas féministe à la façon de celles qui, sous prétexte de faire le
bonheur de la femme en la
délivrant de ce qu'elles appellent le joug du mari, voudraient la priver d'une protection salutaire et
de tout cer qui fait la
joie, la lumière du foyer ; qui, dans le but de réaliser de vaines chimères, cherchent à étouffer en
elle tout élan instinctif,
toute attraction naturelle. Elle m'écrivait à propos de nos collègues de la palette qui travaillent
sérieusement :
« Elles prouvent que le Créateur a fait de la femme la noble compagne de l'homme et qu'il n'a
fait la différence entre eux
que pour la noble reproduction des êtres dans ce monde-ci. »
Célibataire : « Si je ne me suis pas mariée, c’est à cause du souvenir de mon père. »
Très tôt, Rosa comprend que le mariage n’est qu’un piège pour la femme, qui, quoi qu’il advienne, sera
toujours dans l’ombre
de son mari auquel elle devra être dévouée et dont elle sera totalement dépendante.
Raimond Bonheur, son père, se révèle progressiste à l’égard de sa fille, il ne l’est pas à l’égard de
son épouse, qu’il n’hésitera pas à abandonner sans ressources avec quatre enfants, à une époque qui met les femmes en incapacité de gagner décemment leur vie ; cet acte va la tuer.
Ayant connu la misère, Rosa Bonheur se jure de devenir riche. « Je veux gagner beaucoup d’argent, car il n’y a qu’avec ça qu’on peut faire ce qu’on veut. » Ayant vu sa mère humiliée et mise à mort, Rosa Bonheur veut « relever la femme », œuvrer pour son indépendance financière et psychique.
Malgré son refus du mariage, Rosa ne vit pas pour autant seule. Comme Louise Michel après elle, elle
fait le choix de vivre
avec deux femmes, successivement : Nathalie Micas, son amie d’enfance et Anna Klumpke, une jeune peintre
qui restera à ses
côtés jusqu’à sa mort. Pratique assez courante au XIXème siècle, le matrimoine permet de se protéger de
la misogynie ambiante
lorsque l’on fait le choix du célibat et également de s’assurer une certaine sécurité financière.
En effet, les femmes vivant en matrimoine mettent en commun leurs biens à la fois matériels et
immatériels. On affirme alors
à tort et à travers l’homosexualité de la peintre et même encore maintenant. Elle n’a pourtant cessé de
démentir, évoquant
plutôt un amour platonique et une « union d’âmes ».
Bien qu’elle ne se soit jamais revendiquée comme féministe, lorsqu’elle choisit de devenir la première
femme peintre
animalière, Rosa annonce qu’elle « veut relever la femme ». Elle rompt avec les thèmes artistiques
tolérés pour les femmes,
à savoir le portrait ou les fleurs et brise ainsi la tradition, animée par le désir de venger sa mère.
Portée par les valeurs
de son père qui, malgré ses travers, lui a inculqué que la femme relèverait le genre humain, Rosa est
fière d’être femme et
est persuadée que c’est à son genre que le futur appartient.
Elle constitue un atelier de production avec Nathalie Micas (amie d'enfance) et Juliette Bonheur (sa
soeur). Ses œuvres sont
reproduites en estampes par la maison Goupil &Cie, l’un de plus importants marchands d’art et éditeurs français de l’époque, qui souhaite mettre l'art à la portée de tous, lui assurant
une large diffusion... elle donne interviews et photographies pour forger une légende autour de son personnage... elle part en
tournée avec son marchand d'art pour trouver son réseau de vente et faire la promotion de ses tableaux.
Elle est la première artiste dans l'histoire de la peinture dont le marché de l'art spécule sur ses
tableaux de son vivant.
Sa vie émancipée n'a pas fait scandale, à une époque pourtant très soucieuse des conventions. Comme
toutes les femmes de son
temps depuis une
En séjour au château de Fontainebleau, l'impératrice Eugénie se fend d'une visite surprise à Rosa Bonheur, le 15 juin 1864. Elle souhaite rencontrer celle dont la renommée n'est plus à faire et qui s'est retirée loin de Paris. L'artiste, en train de peindre « Le Cerf sur les longs rochers », a à peine le temps de quitter sa blouse que l'épouse espagnole de Napoléon III entre avec tout son aréopage. Cette mondaine, admiratrice de Marie-Antoinette, mais soucieuse des plus démunis, amatrice d'arts et de lettres, est sensible à la cause des femmes.
Eugénie, revenue au château de By un an plus tard, le 10 juin 1865, Rosa reçoit la visite de
l’impératrice Eugénie
- Elle épinglera elle-même la croix à la blouse de Rosa Bonheur. « Vous voilà chevalier, je suis heureuse d'être la marraine de la première femme artiste qui reçoive cette haute distinction », déclare la souveraine. Le fils de l'impératrice se montre alors curieux de voir cette femme en blouse et en pantalon, signe que cette tenue quelque peu provocante suscitait la curiosité. En 1894, sous la IIIe République, Rosa Bonheur deviendra ensuite la première femme promue au grade d'officier de la
la légion d’honneur.
L'impératrice : « J’ai voulu que le dernier acte de ma régence fût consacré à montrer que le génie
n’a pas de sexe. (…) je ne veux pas
que vous fassiez partie d’une « fournée » : votre nomination paraîtra avec un retard d’un jour, vous
serez l’objet d’un décret
spécial qui sera mis en tête du Moniteur. »
Le souvenir de cette croix des braves qui lui avait été remise là, près de ce canapé, devant ce
chevalet, au milieu de toutes ces études, de
ces objets familiers, lui était resté comme l'un des plus touchants de sa vie et elle en avait gardé à
celle qui avait été heureuse de lui
donner cette joie, une profonde reconnaissance que rien n'altéra jamais, ni les lamentables événements
de 1870, ni l'exil de l'impératrice
détrônée.
Outre la mémorable visite de l'impératrice Eugénie, l'atelier de By avait vu venir, à différentes
époques, de grands
personnages officiels, l'empereur dom Pedro, le duc d'Aumale, le prince de Galles (qui fut ensuite le
roi Édouard VII),
la princesse de Battemberg et, en 1893, Sadi Carnot, alors président de la République, accompagné de Mme
Carnot. Bien peu de
semaines avant sa mort dramatique, le sympathique président Carnot, qui était l'un de ses grands
admirateurs, l'avait, par
décret du 3 avril 1894, promue au grade « d'officier » de la Légion d’Honneur, une première également
pour une femme.
Sa réputation universelle lui avait en outre valu environ une douzaine de décorations étrangères, belge,
portugaise, espagnole,
etc...
Les Européens appréciaient beaucoup le spectacle Wild West de « William F. Buffalo Bill Cody ». Lors de son voyage à Paris en 1889, Rosa Bonheur a visité
l'exposition universelle
pour réaliser des esquisses des animaux exotiques américains et des guerriers indiens avec leurs familles. Cody, à son tour, a accepté l'invitation de Rosa Bonheur dans son château de By, où elle a peint
ce portrait
(Commentaire Buffalo Bill Center of the West)
Buffalo Bill est charismatique, jeune et beau. Et comme Rosa Bonheur, il est une star de la fin du XIXe siècle. En 1889, pour l'Exposition universelle, l'Américain Bill Cody, vient en tournée à Paris, avec son spectacle, le « Buffalo Bill's Wild West ». Cette figure mythique de la conquête de l'Ouest, ancien postier du Pony Express, chasseur de bisons, y présente des scènes de la vie des pionniers, une chasse au bison, l'attaque d'une diligence et de la cabane d'un pionnier par les Indiens…
Rosa Bonheur, passionnée par les Indiens, va évidemment assister à cette représentation qui rassemble 30 000 personnes chaque jour, de mai à octobre. Émerveillée, elle obtient l'autorisation de venir au campement où elle assiste à la vie quotidienne des Peaux-Rouges.
Tous les jours, elle vient dessiner leurs bisons, leurs armes, leurs chevaux… « C'est un rapprochement franco-américain improbable, s'amuse l'historienne Natacha Henri. Ils avaient besoin d'un interprète. Mais ils se sont reconnus dans leur amour des animaux et dans le fait qu'ils avaient construit leur propre personnage. »
En retour, Rosa Bonheur invite Buffalo Bill à Thomery. Ils déjeunent à l'hôtel de France à Fontainebleau, essayent d'organiser une chasse à courre au sanglier. Rosa Bonheur trouve l'occasion de se délester de deux chevaux sauvages, Apache et Clair-de-Lune, cadeaux d'un admirateur américain.
Buffalo Bill, cavalier hors pair, n'aura aucun mal à les dompter et repartira avec. Non sans que l'artiste ne réalise son portrait en selle sur son cheval préféré. En remerciement, Rosa Bonheur reçoit un
costume de Sioux.
Ce dernier est exposé à Thomery. Durant les années qui suivent, les deux personnages s'écrivent. Lors de l'incendie de sa maison, Buffalo Bill refusera de sortir sans le portrait que son amie a fait de lui.
KLUMPKE, ANNA (1856-1942)
Les deux femmes se rencontrent pour la première fois en 1889 alors qu’Anna, jeune portraitiste
américaine sert de traductrice
entre Rosa et un marchand de chevaux américain. Admirative du travail de Rosa Bonheur, elle entretient
avec elle une longue
correspondance entrecoupée de visites. Dix ans après, elle vient au château de By pour peindre le
portrait de son modèle.
Rosa finit par lui proposer de s’installer définitivement. A partir de ce moment, elles ne se quitteront
plus, tissant des
liens très forts. Rosa en fait sa légataire universelle à sa mort en 1899, ce qui ne manque pas de faire
grand bruit à l’époque
et ne sera jamais accepté par sa famille. Par la suite, Anna s’évertue à faire perdurer la mémoire de
son amie, notamment en
publiant sa biographie.
Ayant contracté une congestion pulmonaire à la suite d'une promenade en forêt, elle meurt le 25 mai 1899
au château de By sans avoir achevé son dernier tableau La Foulaison du blé en Camargue, peinture de très grand format (hauteur 3,13 m x longueur 6,51 m), qu'elle souhaitait montrer à l'Exposition universelle de 1900. Ce tableau ainsi que le dessin préparatoire sont toujours
visibles sur place - Pour réaliser cette œuvre, l’artiste s’inspira de sa lecture du poème « Mireille » de Frédéric Mistral, composé en 1859, ainsi que d’une scène agricole à laquelle elle avait assisté dans le sud de la France. Elle représente des chevaux piétinant du blé pour en extraire le grain illustrant un thème cher à Rosa Bonheur : la célébration du travail des paysans. Elle effectua de nombreuses études préparatoires, notamment des études de chevaux. L’artiste attachait en effet une grande importance au dessin, constituant pour elle la première étape indispensable à la création d’une œuvre ainsi qu’elle aimait à le conseiller à ses élèves de l’Académie Julian : « Gardez-vous de vouloir aller trop vite, avant de prendre les pinceaux, assurez d’abord votre crayon, devenez fortes dans la science du dessin. »
Elle est inhumée à Paris au cimetière du Père-Lachaise (74e division), dans la concession que la famille
Micas lui avait
léguée. Elle y repose aux côtés de Nathalie Micas et d'Anna Klumpke (dont les cendres furent rapatriées
en 1948, après son
décès aux États-Unis en 1942).
Le 29 mai, le Salon des artistes français lui décerne la médaille d'honneur à titre posthume, Tony
Robert-Fleury écrivant
alors à Anna Klumpke : « si nous avions pressenti une fin aussi soudaine, nous aurions voté pour
Rosa Bonheur, mais nous ne
pouvions prévoir la catastrophe. Nous espérions consacrer sa carrière d'une manière plus solennelle
en lui décernant la
médaille d'honneur à l'occasion de l'Exposition universelle de 1900. Ainsi nous aurions couronné la
carrière d'un des plus
grands peintres animaliers du xixe siècle. »
Soutenir Fondation Patrimoine Mission Stéphane BERN - Château de Rosa Bonheur Le site
Isidore Jules Bonheur, né le 15 mai 1827 à Bordeaux, mort le 19 novembre 1901 à Paris 11ème, est un
peintre et sculpteur français.
Isidore Jules Bonheur est le second fils et le troisième enfant du peintre Raymond Bonheur (1796-1849)
et de son épouse née
Sophie Marquis (1797-1828)4. Sa mère meurt un an après sa naissance. Son père se remarie et aura en 1830
une fille de sa
nouvelle épouse, Juliette Bonheur, qui deviendra également peintre et épousera en 1852, le fondeur d'art
François Auguste
Hippolyte Peyrol (1856-1929). Sa famille est composée d'artistes dont la représentante la plus connue
est l'artiste peintre
Rosa Bonheur, l'aînée de la fratrie. Isidore reçoit d'abord un apprentissage artistique de son père
Raymond et de sa sœur
aînée Rosa, puis, en 1849, il entre à l'École des beaux-arts de Paris. Après avoir pratiqué la peinture
et envoyé au Salon
de 1848 un Cavalier africain attaqué par une lionne, il s'oriente vers la sculpture animalière.
Son groupe Combat de taureaux est remarqué au Salon de 1850. Il obtient plusieurs médailles dans les
Salons et une médaille
d’or lors de l’Exposition universelle de 1889 à Paris.
Jacques Raymond Brascassat, né Jacques Brascassat le 30 août 1804 à Bordeaux et mort à Paris le 28
février 1867, est un
peintre et
Extrait du Registre des Actes de Naissance de l'an 1804 :
Du quatorzième jour du mois de fructidor an XII de la République française, à midi, acte de
naissance de Jacques, né chez son
père, le douzième jour du présent mois, à neuf heures du soir, fils de Raymond Brascassat,
tonnelier, demeurant à Bordeaux, rue
Saint-Jean, 201, et de Marie Périès, mariés ; le sexe de l'enfant a été reconnu être masculin, en
présence de Jacques Périès,
âgé de cinquante ans, aïeul maternel de l'enfant, tailleur d'habits, Grande-Rue-Saint-Jean, 199, et
de Bertrand Pascalet, âgé
de soixante-huit ans, marin, rue Nérigean, 14, sur la réquisition à nous faite par le père de
l'enfant. Et, après avoir donné
lecture du présent acte, le père et les témoins ont signé.
Constaté, suivant la loi, par Louis Thadée Peyrelongue, adjoint de la mairie au sud, faisant les
fonctions d'officier public de
l'état-civil.
Jacques-Raymond Brascassat était le fils aîné d'un pauvre ouvrier tonnelier, et son goût pour la
peinture se développa tout
naturellement. Il était à peine âgé de douze ans, lorsqu'il entra dans l'atelier d'un peintre obscur,
nommé Lacaze, qui, malgré
sa grande médiocrité, avait un ardent amour de l'art et sut l'inspirer à son élève. Là, Brascassat
peignit des sujets d'attiques
et des trumeaux pour l'ornementation des cheminées, et contribua puissamment aux bénéfices de l'atelier,
ou, pour mieux dire, de
la boutique de son patron. Mais, comprenant qu'il perdait un temps précieux dans ce bas métier de l'art,
Brascassat laissa le
peintre Lacaze pour suivre les conseils d'un jeune élève de l'école de peinture de la ville de Bordeaux,
nommé Dubourdieu,
condisciple d'Alaux (devenu directeur de l'École de Rome), de Monvoisin et de Michel Gué, qui ont laissé
un nom dans les arts.
Brascassat ne resta pas longtemps sous la direction de son jeune maître, et, sur les conseils de ce
dernier, il suivit les cours
de l'école municipale, où il obtint le prix de figure dessinée d'après nature, prix qui se voit encore
dans la galerie de cet
établissement. Si rapide qu'ait été son séjour dans l'atelier du peintre Dubourdieu, Brascassat s'en
souvenait quarante ans
plus tard, en envoyant à Bordeaux deux exemplaires de ses lithographies la Lutte de Taureaux et la
Vache attaquée par
des Loups, exemplaires sur lesquels, cette dédicace: « A mon ancien maître M. Dubourdieu.
R. Brascassat. »
C'est peu de temps après son entrée à l'école de dessin, alors dirigée par M. Lacour fils, que M.
Goëthals, l'un des fondateurs
des Annales du Musée d'instruction publique, qui avait déjà vu Brascassat dans l'atelier du peintre
Lacaze et remarqué ses grandes
dispositions, le fit venir à l'Athénée, rue Mably, et mit à son service tous les tableaux de sa galerie.
Brascassat fit
connaissance de M.Théodore Richard, ancien élève du paysagiste Bertin, et qui était alors ingénieur en
chef du cadastre à Bordeaux.
M. Richard prit le jeune peintre sous sa protection et l'emmena plusieurs années de suite étudier la
nature dans les montagnes de
l'Aveyron. C'est de Milhau qu'il vint à Paris, en 1825, quelques mois avant le concours de paysage
historique ; et, pour s'y
préparer, il entra dans l'atelier de Hersent (Louis), membre de l'Institut.
Admis au concours de Rome, Brascassat s'y livrait avec une ardeur tellement fiévreuse, que parfois sa
nature maladive l'obligeait à
se faire transporter à l'École des Beaux-Arts.
Jacob Rodrigue Pereire (ou Jacob Rodrigues Pereira) naquit à Berlanga, ville de l'Estramadure espagnole,
le 11 avril 1715. Il était fils d'Abraham
Rodrigues Pereira et d'Abigaïl Ribca Rodrigues Pereira, qui tous deux étaient de la même famille.
Chassés d'Espagne par la
persécution qui sévit contre les Juifs, ses ancêtres s'étaient réfugiés en Portugal, dans la province de
Tras-Os-Montes, à
Chacim.
Quelque soin que les Israélites de l'Espagne et du Portugal pussent prendre à dissimuler la constance de
leur foi sous les pratiques extérieures
de la religion catholique, il est de tradition dans la famille Pereire que la mère de Jacob Rodrigues
fut traduite, comme relapse,
devant le tribunal du Saint-Office de Bragance, et condamnée à faire, pendant un an, amende honorable à
la porte de la cathédrale.
C'est pour échapper à cette humiliante et douloureuse vexation que Abigaïl Ribca Rodrigues Pereira,
restée veuve et chargée
d'une nombreuse famille, s"enfuit de Portugal et vint, vers l'année 1741, s'établir à Bordeaux.
Jacob Rodrigues Pereire, en 1734, habite Paris, et dès l'âge de dix-neuf ans, est en quête
d'informations sur les sourds-muets de naissance.
Son correspondant, nommé Barbot, y joignait ses observations sur des sujets non pas nés, mais devenus
sourds ou muets.
Sachant d'ailleurs qu'il était né dans le marquisat de Berlanga, sur les terres d'une famille où la
surdité était héréditaire,
il parait possible que l'attachement pris par Pereire pour une personne de cette maison a déterminé sa
vocation. Pereire avait une sœur
sourde-muette dont il fut le premier instituteur.
C'est au XVIe siècle qu'appartient l'honneur des premiers efforts faits pour rendre à la
société des infortunés auxquels Aristote
avait refusé l'intelligence, saint Augustin, la connaissance de la foi, et la loi Romaine, une portion
essentielle des droits civils. Pendant
que, en Italie, le savant Jérôme Cardan cherchait à relever les sourds muets de cet anathème, en
affirmant qu'on pouvait les mettre en état
d'entendre en lisant et de parler en écrivant, et les déclarait capables de connaître et d'honorer Dieu,
un bénédictin espagnol, Pierre Ponce,
réalisait cette théorie en enseignant aux sourds-muets de naissance à lire, à écrire, à raisonner et
même à parler.
Les archives du monastère des Bénédictins de San Salvador d'Ona, possèdent en effet un acte dans lequel
Pierre Ponce déclare que ses élèves
« parlaient, écrivaient, calculaient, priaient à haute voix, servaient la messe, se confessaient,
savaient le grec, le latin, l'italien,
et comprenaient la philosophie naturelle et l'astrologie. »
Le mathématicien anglais John Wallis, — auteur de cette Arithmétique des infinis qui mit
peut-être Newton sur la
voie de ses grandes découvertes, publia à Oxford en 1653 sous ce titre : Traité de la parole ou de
la formation des sons,
et qui accompagnait sa Grammaire de la langue anglaise. Sa méthode, dit Gérando, se composait de quatre
éléments : L'écriture et la
lecture, l'alphabet manuel, l'induction logique, aidée des exemples, et les gestes, mais seulement les
gestes empruntés au sourd lui-même.
C'est à la fin d'octobre 1741 qu'il vint, avec sa famille, se fixer définitivement à Bordeaux. Il
fuyait, devant l'Inquisition
qui sévissait alors sur les deux Etats de la Péninsule. On connaît l'éloquente protestation que le
supplice d'une juive de
dix-huit ans, brûlée à Lisbonne que l'Espagne et le Portugal n'était pas le seul théâtre des exploits du
Saint-Office.
Plus tard, il fit diversion à ses travaux de mutismicien pour s'occuper d'opérations
financières, il commença par tirer
parti, dans quelque maison de banque ou de commerce, de sa rare aptitude aux sciences mathématiques. Une
tradition de famille
autoriserait d'ailleurs à supposer que, s'il était venu à Bordeaux, c'était originairement pour y servir
et représenter les
intérêts de son frère Manuel établi à Cadix.
A la connaissance de l'espagnol, sa langue maternelle, et du latin, il joignait celle du portugais et de
l'hébreu. La tâche qu'il
avait assumée d'instruire les sourds-muets dans une langue qui n'était pas la sienne doit lui avoir
imposé de pénibles travaux.
L'alphabet manuel gravé dans l'ouvrage de Bonet et approprié à la langue espagnole, ne pouvait, sans
être refondu, servir à
l'enseignement de la langue française. C'est après dix années de patientes études infatigablement
poursuivies, en France comme en
Espagne, sur l'anatomie et la physiologie, et après de nombreuses expériences faites sur des sujets
affectés de surdi-mutité, qu'il
recevait gratuitement chez lui, qu'il instruisait et essayait de faire parler, que Pereire parvint à se
mettre en pleine possession
de la méthode nouvelle dont, en 1745, il put faire constater publiquement et admirerles premiers
résultats.
Grande fut la surprise de toute la ville à la nouvelle qu'un Espagnol avait un secret pour apprendre à
parler aux sourds-muets
de naissance. Jour fut pris pour constater le fait par une épreuve publique, et rendez-vous fut assigné
aux curieux à
l'établissement des Jésuites, dans la salle où l'on enseignait l'hydrographie.
devant l'Académie royale des Sciences dans la séance du 11 juin 1749, Pereire présente le jeune d'Azy
d'Étavigny, qui prononçait
très-distinctement, quoique très-lentement encore, les lettres, les syllabes et les mots ; il répondait,
de son chef, verbalement ou
par écrit, aux questions familières qu'on lui adressait soit par écrit, soit par l'alphabet manuel dont
son maître se servait avec lui,
sans qu'il fût besoin d'y ajouter aucun signe ; il faisait lui-même des questions et demandait par le
moyen de sa langue les choses
dont il avait journellement besoin ; il récitait par cœur le Décalogue, le Pater et quelques autres
prières et répondait avec intelligence
à plusieurs questions du catéchisme. Pereire précisait en outre ce que son élève était déjà instruit de
grammaire, d'arithmétique, de
géographie et d'histoire.
Les vues de Pereire sur l'instruction des sourds et muets s'étendent, disait le mémoire, à leur
apprendre non seulement à prononcer tous les
mots de la langue française ou de toute autre langue, pourvu qu'il l'ait apprise lui-même auparavant ;
mais encore, ce qui en est l'essentiel,
à comprendre le sens de ces mots, et à produire d'eux-mêmes, tant verbalement que par écrit, toutes
leurs pensées comme les autres hommes,
ce qui par conséquent les rendra capables d'apprendre et de pratiquer comme eux quelque art ou quelque
science que ce soit, si l'on excepte
seulement, à l'égard de la pratique, les choses pour lesquelles l'ouïe est indispensablement nécessaire.
Outre l'écriture ou des signes ordinaires, Pereire en emploie un troisième qui a l'avantage d'être aussi
expressit que le
premier, plus bienséant que le second et plus aisé que les deux autres. C'est un alphabet manuel qu'il a
appris en Espagne,
mais qu'il lui a fallu augmenter et perfectionner considérablement pour le rendre propre à parler
exactement en français.
Il s'en sert avec une brièveté qui approche plus de la promptitude de la langue que de la lenteur de la
plume. Cet alphabet est
contenu dans les doigts d'une seule main, laquelle suffit encore à Pereire pour exprimer, en chiffres,
toutes sortes de sommes
et pour enseigner à ses élèves, bien plus facilement et bien plus sûrement que par les méthodes
ordinaires, les quatre règles
de l'arithmétique.
Cette méthode, inventée par Pierre Ponce, pour instruire le fils du connétable de Castille, affecté de
surdi-mutité depuis
l'âge de deux ans, principe que l'on peut, par le sens de la vue, restituer au sourd-muet les
connaissances qui ne lui parviennent
point par le sens de l'ouïe, il s'appliquait à suppléer au langage naturel par le langage d'action et à
remplacer, par leur forme
figurée, le son que les lettres expriment. Les deux moyens qu'il avait imaginés à cet effet étaient un
système de prononciation
artificielle, dont il donne les règles, et l'alphabet manuel déjà connu des anciens, dit-il lui-même :
« Il a mis en œuvre,
dit Gérando, les signes du langage d'action, et l'écriture alphabétique, et la dactylologie, et
l'alphabet guttural; il a ébauché
l'enseignement grammatical d'après une méthode inductive, il a ébauché l'enseignement philosophique
qui conduit de l'intelligence à
la langue. Le seul procédé qu'il n'ait point admis est celui auquel nous avons donné le nom
d'alphabet labial. »
L'École de Bordeaux a été fondée, en 1785, par M. Champion de Cicé, archevêque de cette ville, et il en
a confié la direction à
l'abbé Sicard.
Il est mort dans la nuit du 14 au 15 septembre 1780. Le jour de sa mort, ses deux amis furent introduits
dans sa chambre avec
les délégués de la Communauté Juive, et pendant que le rabbin récitait le cantique qui, chez les
Israélites, accompagne la
prière des agonisants, on vit le prêtre catholique et le pasteur protestant unir leur prière à la
sienne, en faveur d'un des
hommes qui ont le mieux mérité de l'humanité.
c'est à Jacob Péreire que les israélites de France doivent de pouvoir être enterrés dans les cimetières
consacrés. Il profita
de la bienveillance toute particulière dont l'honorait Louis XV pour obtenir ce témoignage très apprécié
de la bienveillance
du roi pour ses co-religionnaires de France.
D'origine espagnole, mais nés à Bordeaux, l'un en 1800, l'autre en 1806, MM. Émile et Isaac Péreire sont
les petit-fils du
célèbre Jacob Péreire, le premier instituteur des sourds-muets, vers la moitié du dernier siècle. Un mot
sur cet homme éminent
servira de préface naturelle aux faits qui ont motivé l'importance financière que ce nom a acquise
aujourd'hui.
Ayant, fort jeunes encore, perdu leur père, ils durent à la sollicitude ferme et éclairée de leur mère
de recevoir la solide
éducation qui devait être la base de leur avenir. Pendant vingt ans cette femme courageuse et si digne
d'estime lutta
énergiquement pour élever ses fils ; elle leur donna l'exemple du travail et de la persévérance, et
devint le premier et le
principal artisan de leur fortune.
Emile Péreire, Fortement incommodé par un asthme qui ne lui permettait pas de rester couché, passait la
plus grande partie de
ses nuits à étudier la théorie des opérations de finances auxquelles il s'était livré pendant le jour,
et acquit ainsi cette
connaissance réfléchie des affaires qu'il devait déployer plus tard sur une si grande échelle.
Cousins de M. Olinde Rodrigues, disciple et héritier des doctrines économiques, de Saint-Simon, MM.
Péreire furent de bonne
heure attirés dans la pléïade d'esprits novateurs que laissa après lui le fondateur de cette école,
aujourd'hui représentée sur
différents sommets du monde de l'intelligence pratique. Ils partagèrent les travaux préparatoires de MM.
Enfantin, Bazard, Eug.
Rodriguez, Buchez, Laurent, Margerin, Duveyrier, Michel Chevalier, et autres éminents penseurs, qui
apportaient dans l'examen
des questions les plus importantes de l'ordre social les aubes lumineuses de la doctrine
saint-simonienne. Il est curieux de
remarquer que les premiers écrits de MM. Péreire purent ainsi, dès 1826, émettre les idées, hardies pour
l'époque, mais devenues
pratiques aujourd'hui, qui ont présidé, depuis, à la formation de plusieurs de leurs plus brillantes
entreprises :
le Crédit foncier, le Crédit mobilier, le Comptoir d'escompte, etc., etc.
La révolution de Juillet 1830, porta aux affaires la plupart des rédacteurs du Globe, qui avait tenu,
depuis cinq ans, la tête
de l'opposition. MM. Duchatel, Vitet, Dubois, Jouffroy, Duvergier de Hauranne étant devenus les amis ou
les soutiens directs
du nouveau gouvernement,le Globe, resté entre les mains de MM. Pierre Leroux, Lerminier et Sainte-Beuve,
ne tarda pas à être
acquis par l'école saint-simonienne. MM. Leroux et Lerminier entrèrent dans ses rangs; M. Sainte-Beuve
ne fit que la côtoyer
et s'arrêta sur le seuil. Alors commença un mouvement de propagande d'une incroyable activité. Le Globe,
devenu l'organe
officiel du saint-simonisme et rédigé, sous l'inspiration et la direction supérieure de MM. Enfantinet
Bazard, par MM. Michel
Chevalier, Cazeaux, Fournel, Emile Péreire, Duveyrier, Gustave d'Eichthal, Jean Reynaud, Stéphane
Mony-Flachat, Saint-Chéron,
fut distribué gratis à plus de quatre mille exemplaires.
L'entrée en possession de ce journal permit à ces plumes investigatrices de propager les idées
financières
dont nous voyons désormais la féconde application. Ils poursuivirent leur œuvre : M. Émile Péreire dans
le National,
où l'avait appelé Armand Carrel, et dans la Revue encyclopédique, M. Isaac Péreire dans le
Temps, dans le Journal des
connaissances utiles, et dans les Débats. Notons que ce dernier fut l'inventeur
du Bulletin financier
ou compte rendu quotidien de la Bourse, généralement adopté depuis et partout. Dans ces divers organes
ouverts à la propagation de leurs
idées, MM. Péreire révélèrent des esprits profondément organisateurs, et donnèrent ainsi ce qu'on
pourrait appeler la clef de toute leur
carrière.
Un de leurs arguments favoris était la question, si nouvelle alors, des chemins de fer, et celle plus
hardie, de l'association des capitaux
épars se substituant à leur rivalité. M. Émile Péreire avait ainsi conçu l'idée du premier essai de
railway sur Saint-Germain. Mais rien
n'était mûr encore sur notre sol pour répondre à cet appel, et il fallut trois ans de prédications et de
démarches, à l'activité des deux
frères, avant de pouvoir réunir les cinq millions nécessaires à la construction de ce bout de chemin de
fer, et que plus tard la compagnie
devait revendre soixante!
Bientôt après, MM. Péreire réussissaient dans une opération beaucoup plus vaste : ils formaient cette
puissante association de banquiers
parisiens en tête desquels figurait le baron James de Rothschild, pour l'exécution du chemin de fer du
Nord. Dès ce moment, leur autorité,
leur influence s'agrandirent, et, profitant habilement de l'apaisement général né du coup-d'État, ils
entrèrent les premiers, et pour ainsi
dire avec toute l'ardeur d'une seconde jeunesse, dans le grand mouvement d'affaires qu'ils ne devaient
pas tarder à diriger.
À dater de 1852, les frères Péreire attachèrent leur nom aux affaires, nées de cette phase nouvelle de
leur carrière, furent
le chemin de fer du Midi et le Canal latéral à la Garonne. Le Crédit Mobilier suivit de près. Ces
grandes opérations, la dernière surtout,
si hardie, si puissante et si féconde, n'ont pas à être appréciées ici. Il suffira de rappeler que le
Crédit Mobilier, dirigé
avec une habileté hors de toute prévision, a prêté plus de douze cent millions aux chemins de fer
français, acheté les chemins
de fer autrichiens, fondé la colossale affaire des voies ferrées de la Russie, etc., etc., etc. Il
serait plus rapide de citer
les grandes affaires où le Crédit Mobilier n'intervient pas, que d'indiquer le nombre de celles qu'il
vivifie. Et ici apparaît
en plein l'heureuse application de l'idée saint-simonienne : la neutralisation des influences
individuelles qui jusqu'alors
avaient pesé sur le monde financier, et l'inauguration de la puissance des capitaux associés.
La plupart de ces entreprises sont célèbres. Il suffira de rappeler plus particulièrement l'attention
publique par leurs
conséquences matériellement visibles : nous voulons parler de ces sociètes immobilières qui
transforment, éclairent, aèrent,
assainissent enfin la capitale en contribuant si heureusement à son agrément. Des boulevards, des
squares, des rues divisant
tout le nord-ouest de Paris ; les parcs de Neuilly et de Monceaux mis en commum directe avec la
Madeleine, d'immenses
espaces ainsi ajoutés aux quartiers encombrés, de vastes hôtels, et maintes autres encore, où des
milliers d'actionnaires
prennent part.
Emile Pereire, qui fut, sans contredit, l'artisan le plus actif et le plus élevé de la grande révolution
économique et
industrielle qui caractérisera ce siècle, concourut à la fondation des sociétés de crédit suivantes,
dont il fut
administrateur : le Crédit foncier de France, le Crédit mobilier français, le Crédit agricole, le Crédit
mobilier italien, et
la Banque impériale ottomane. Il a été le principal créateur et administrateur des grandes sociétés que
nous nous bornons à
énumérer : la Compagnie immobilière, à laquelle Paris doit la rue de Rivoli achevée, une portion des
boulevards Sébastopol
et Haussmann, la rue Marignan, le boulevard Malesherbes, le quartier du nouvel Opéra, le boulevard du
Prince-Eugène
(boul. Voltaire), le Grand Hôtel du Louvre et le Grand-Hôtel,etc. ; la Compagnie générale
transatlantique, la Compagnie
parisienne du gaz, la Compagnie des omnibus, la Compagnie des entrepôts et magasins généraux de Paris,
la Société générale
des asphaltes, la Compagnie d'assurances la Confiance.
Enfin, il a personnellement concouru à la création du parc et du quartier Monceau, dont l'un des plus
grands boulevards et
la place la plus belle ont reçu, à juste titre, le nom de sa famille. Dans le département de la Gironde,
il a fait défricher et
assainir d'immenses landes aujourd'hui couvertes de forêts, sillonnées de routes, et créé le village de
Marcheprime qu'il a
doté d'une église et d'une école. C'est à lui qu'est due la création de la ville d'hiver d'Àrcachon, qui
a fait désormais de
cette ville l'une des stations balnéaires les plus importantes de France.
Emile Pereire est mort le 6 janvier 1875 à Paris, son frère Issac, mort à Armainvilliers (Seine-etMarne)
le 12 juillet 1880
David Gradis, né à Bordeaux en 1742, mort en 1811, fut l'auteur de plusieurs ouvrages philosophiques.
David II Gradis (1742-1811) Université PSL (Paris Sciences & Lettres) Le site
[
]
J.B. Pujoulx, littérateur, né à Saint-Macaire en 1762, passa la plus grande partie de sa vie à Paris, où
il publia un assez
grand nombre de comédies et autres ouvrages amusants. Il mourut en 1821.
[
]
Joseph Despaze, membre de l'institut, né à Bordeaux en 1769, mort à Cussac en 1814, a laissé plusieurs
satires et quelques
pièces en prose.
[
]
Pierre Granié, mort en 1820, conseiller à la cour royale de Bordeaux, est l'auteur de quelques ouvrages
: Histoire de l'Assemblée
constituante; Histoire de Charlemagne, etc.
[
]
Jean-André Cazalet, chimiste , mort en 1825 , publia un ouvrage intitulé: Théorie de la Nature.
[
]
Jean-Paul-André des Rasins, marquis de SaintMarc , né en 1728, mort en 1817, se distingua comme
militaire et comme auteur de
plusieurs opéras.
[
]
Laffon de Ladebat, né à Bordeaux en 1746, fut député à l'Assemblée législative en 1791 et député au
conseil des Cinq-Cents en
1797; il a laissé plusieurs écrits sur les finances.
[
]
Edmond Géraud , né à Bordeaux en 1775, mort en 1831, est l'auteur de quelques articles littéraires et de
deux ou trois pièces de
poésie.
[
]
Jean-Baptiste Algay de Martignac , fils d'un célèbre avocat de Bordeaux, naquit dans cette ville en
1776; nommé député en 1821,
il devint ministre de l'intérieur en 1827. Après avoir déployé un grand talent comme ministre, il
signala la générosité de son
âme dans son éloquente défense du prince de Polignac. 11 mourut à Paris en 1832.
[
]
Raymond de Sèze, comte de Sèze, ou plus communément Romain Desèze, est un magistrat et homme politique
français né à Bordeaux
le 26 septembre 1748 et mort à Paris le 2 mai 1828.
Il est désigné par le roi Louis XVI, au refus de Target, pour être adjoint à ses défenseurs Tronchet et
Malesherbes. Il plaide
avec courage la défense du roi devant la Convention, le 26 décembre 1792. Il est par suite arrêté comme
suspect dans sa maison
de campagne de Brévannes, près de Corbeil, et détenu à la prison de la Force jusqu'au 31 janvier 1794,
puis transféré dans une
maison d'où il sort après le 9 thermidor an II (27 juillet 1794).
Le 15 février, Louis XVIII le nomma premier président de la Cour de cassation , et, quelques jours plus
tard , grand trésorier,
commandeur des ordres du roi.
[
]
Evariste Dumoulin, né en 1776, mort en 1833, fut longtemps l'un des principaux rédacteurs de la
Minerve française et du
Constitutionnel.
[
]
Charles-Mercier Dupaty, fils de l'auteur des lettres sur l'Italie, naquit à Bordeaux en 1771. En 1799,
il remporta le grand prix
de sculpture. On cite comme chef-d'œuvre, parmi ses nombres ouvrages : Ajax poursuivi par
Neptune. Nommé membre de l'institut en
1816 et chevalier de la Légion-d'Honneur en 1819, Dupaty mourut à l'âge de cinquante-quatre ans. Ses
deux frères se sont distingués :
l'un (Louis-Marie) comme président de la cour impériale, l'autre (Emmanuel) comme officier du génie et
auteur dramatique.
[
]
Auguste Rateau, né en 1757, mort en 1833, est un des avocats et des jurisconsultes qui ont illustré le
barreau de Bordeaux.
Il obtint, par la voie du concours, la chaire de professeur de droit romain dans cette ville et fut plus
tard mis, par Napoléon,
à la tête du parquet de la cour d'appel du département.
[
]
A. Ravez, grand officier de la Légion-d'Honneur, l'un des premiers jurisconsultes de France, président
de la Chambre des Députés
sous la Restauration.
Nommé président du collège électoral de Bordeaux par l'archichancelier Cambacérès en 1807, il est élu
député de la Gironde sous
la Restauration en 1816. Apprécié et estimé de Louis XVIII, ce dernier le désigne comme sous-secrétaire
d'État au département
de la Justice du 16 avril 1817 au 29 décembre 1818 dans le Gouvernement Armand du Plessis de Richelieu
Il siège en tant que Président de la Chambre des Députés du 11 décembre 1818 au 24 décembre 1823 et du
31 mars 1824 au 5
novembre 18274 et occupe le fauteuil de Premier Président de la Cour Royale (c'est-à-dire d'Appel) de
Bordeaux de 1824 à 1830.
À la suite du basculement de majorité à la Chambre fin 1827, il perd son fauteuil de Président et
Charles X le choisit comme
Conseiller d'État en service extraordinaire en 1828. Il sera fait Pair de France avec titre et rang de
baron-pair par ordonnance
du 10 août 18295.
N. Barberon , né en 1758, fut décoré par Napoléon, qui le nomma major du 30me de ligne.
[
]
César et Constantin Faucher, jumeaux, nés à La Réole en 1759, eurent, dit M. Jouannet, « mêmes traits,
même caractère, même
courage , mêmes opinions et même fin. Elevés ensemble, entrés ensemble au service, ils gagnèrent les
épaulettes de genéral de
brigade sur les mêmes champs de bataille. En 1815, accusés de révolte armée contre un ordre de choses
dont la légalité pouvait
encore leur paraître douteuse, ils furent condamnés et fusillés ensemble à Bordeaux. »
[
]
Pierre Baste, né à Bordeaux en 1768, fut nommé, après avoir passé par tous les grades, contre-amiral et
commandeur de la
Légion-d'Honneur. Après un grand nombre d'actions d'éclat, ce vétéran fut tué à la bataille de Brienne,
en 1814.
[
]
Boudet, général de division et commandeur de la Légion-d'Honneur, né à Bordeaux en 1764, se distingua
dans les Indes-Occidentales
et dans plusieurs des campagnes de Napoléon. Enfin, il déploya son intrépidité aux batailles d'Essling
et de Wagram, et mourut deux mois
après cette victoire.
[
]
Luc Duranteau, général de brigade, né à Bordeaux en 1747, signala son courage en Italie et plus tard en
Egypte, où, avec deux
cents hommes, il soutint pendant deux jours une attaque de dix mille insurgés du Caire.
[
]
Le comte de Nansouty, lieutenant-général, grand cordon de la Légion-d'Honneur, naquit à Bordeaux en
1768. Il assista aux batailles
d'Austerlitz, d'Eylau, de Friedland, d'Essling, de Wagram, d'Ostrowno, de la Moskowa, etc. ; Napoléon le
regardait comme un de
ses meilleurs généraux de cavalerie. Nansouty est mort de ses blessures à Paris en 1815.
[
]
Alexandre-André Machemin, de Bordeaux, commandant d'armes à Aigue-Morte, entré au service en 1792, se
distingua dans plusieurs
combats.
[
]
Pierre Clavet, capitaine au 34me de ligne, né à Saint-Macaire, montra son intrépidité en Espagne, en
Italie, en Autriche, en
Pologne, enfin dans trente trois campagnes. Blessé à Yena et à Friedland, il emporta dans sa retraite
l'estime et l'admiration
de ses compagnons d'armes.
[
]
N. Favereau, lieutenant-général, né à Blaye en 1755, mort en 1832, se distingua en Belgique en 1794.
Plus tard Napoléon lui
confia l'administration générale des hôpitaux en Italie.
[
]
Pierre-Anselme Garrau, inspecteur en chef aux revues, officier de la Légion-d'Honneur, naquit à
Sainte-Foy en 1762. Député à
l'Assemblée législative, ensuite à la Convention, puis réélu membre du conseil des Cinq-Cents, il montra
dans plusieurs
occasions ses talents comme administrateur et son courage comme guerrier.