La Cité du vin - © Axelferis
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France Bordeaux St Emilion Chateau Cheval Blanc
Château Margaux - © Inconnu
Chai de vinification au château Mouton Rothschild
-
- Le vin en 1898
- Maladies de la vigne
- Barriques bordelaises
- Photos anciennes
- Bordeaux ses environs et ses vins - Charles Cocks
- L’histoire du classement de 1855
- Classification officielle des vins de Bordeaux de 1855
- Crus Bourgeois du Médoc
- Crus Artisans du Médoc
- Les grands crus classés des Graves (1959)
- Les crus classés du Sauternais
- Crus classés de Saint-Emilion en 2012
Les vins de Bordeaux
Considéré comme les plus anciens et les plus prestigieux au monde
On ignore entièrement et le pays d'origine de la vigne (Vitis vinifera) et le peuple qui, le premier, sut fabriquer le vin.
L'histoire et la tradition ne nous ont transmis sur cette matière que des notions incertaines et vagues. Les uns veulent qu'Osiris,
le Bacchus des Grecs, ait trouvé la vigne dans les environs de Nysa, ville de l'Arabie Heureuse et qu'il l'ait transportée et cultivée
dans les Indes.
D'autres attribuent à Noé la découverte de la première culture de la vigne et l'ont de ce patriarche hébreu le Bacchus des Grecs, peut-être même le Jmius des Latins.
La plupart des historiens disent que la vigne est originaire du centre de l'Asie et particulièrement de la Perse. On se fonde, pour
affirmer cette origine, sur ce que le naturaliste André Michaux trouva la vigne à l'état sauvage en Perse et sur ce que le naturaliste
Pallas, à la fin du dernier siècle, la rencontra en Crimée et le voyageur Ollivier dans les montagnes du Kurdistan.
On lit, dans la plupart des ouvrages, que la vigne fut apportée dans les Gaules par les peuples de l'Asie, soit par les Phéniciens,
dont les navires touchaient à tous les ports de la Méditerranée, soit par les Phocéens, qui fondèrent Marseille 600 ans avant Jésus-
Christ et qui auraient alors doté de la culture de la vigne le territoire de la ville nouvelle. Les habitants des Gaules n'ont pas eu besoin de recevoir des
peuples de l'Asie l'art de fabriquer le vin. Notre pays étant le plus favorisé par la nature pour faire croître la vigne et mûrir le raisin,
on peut soutenir, sans trop de témérité, que les habitants de la Gaule méridionale et de la Gaule centrale arrivèrent tout naturellement eux-
mêmes à cultiver la vigne, en donnant leurs soins à la vigne sauvage qui remplissait leurs forêts.
Quoi qu'il en soit, lorsque Jules César pénétra, avec ses armées, dans les Gaules, il trouva l'usage du vin, répandu chez tous les
peuples de cette région.
Après la conquête des Gaules et grâce aux relations commerciales qui s'établirent entre le peuple vaincu et ses conquérants, la
culture de la vigne prit un grand développement dans ce pays.
La culture de la vigne avait enrichi les Gaules à tel point que la prospérité du peuple conquis excita la jalousie du vainqueur.
Trouvant dans la Gaule une rivale pour la production et le commerce des vins, rivale dont elle prévoyait la victoire prochaine et
dont elle soutenait difficilement la concurrence, l'Italie demanda vengeance à ses empereurs. Cette vengeance fut lâche et cruelle
et son souvenir seul frappe encore l'Italie ancienne d'un cachet de réprobation. L'an 96 de l'ère chrétienne, l'empereur Donatien
donna l'ordre d'arracher la plus grande partie des vignes de la Gaule.
Les ordres de Domitien ne furent, d'ailleurs, exécutés qu'à demi. Les Gaulois résistaient aux injonctions de Rome et un grand nombre
de vignes échappèrent aux commissaires impériaux. Tout en maintenant sa défense, l'empereur fut donc forcé de reculer devant le
mécontentement général et renonça à faire exécuter le décret dans son entier.
Probus, qui avait commencé sa carrière militaire par une expédition contre les Gaulois révoltés, jaloux sans doute d'incorporer
définitivement à l'empire ce peuple dont il estimait les brillantes qualités, révoqua l'édit de Domitien et enjoignit à ses légions,
de replanter les vignobles qu'une odieuse tyrannie avait fait arracher deux siècles auparavant.
L'histoire n'a pas assez loué Probus, de ce grand acte politique qui soumit sans réserve la Gaule reconnaissante à l'administration
romaine et délivra l'Italie de la terreur que lui inspiraient ces armées formidables qui, du haut des Alpes, s'étaient si souvent
précipitées comme des avalanches sur ses champs fertiles.
Des plants apportés de la Sicile, de la Grèce, de l'Archipel et de l'Afrique, devinrent le type des cépages qui couvrent aujourd'hui
les coteaux vignobles de la France. Les vins d'Aquitaine acquirent bientôt de la célébrité.
Les Francs, attirés dans la Gaule par la vigne, donnèrent à sa culture de grands encouragements. Ils poussèrent l'estime qu'ils lui
portaient au point de donner aux enclos qui leur appartenaient le nom de « vigne noble », d'où est venu par corruption le mot de vignoble et le mois d'octobre prit dans leur langue le nom de mois des vins. Ces conquérants n'eurent pas plutôt mis les lèvres sur le bord de la coupe enchantée, qu'ils demandèrent le baptême à l'Eglise des Gaules.
Henri III, le roi de la Ligue, fit expédier en 1578 des lettres patentes « pour l'arrachement des vignes aux environs de Bordeaux » ce qui fut exécuté non sans plaintes et murmures des intéressés.
Louis XV, véritable roi fainéant, dans l'àme duquel s'alliaient la superstition et la débauche, fit paraître un édit daté du 5 juin 1332, condamnant à 3,000 fr. d'amende quiconque planterait des vignes sans la permission du roi.
Sous Henri IV et la première période du règne de Louis XIV, la France mieux administrée se releva de ses misères et put a son gré tirer parti de son territoire. L'intérêt privé, resta seul juge du genre de culture qu'exige chaque nature du sol.
Parmi les vins de Bordeaux rouges, se distinguent par leur bouquet suave, uni à une certaine astringence. Les meilleurs vins rouges sont ceux de Médoc, de Saint-Julien, de Pauillac, de Saint-Estèphe, de Saint-Émilion, des Palus, de Talence, de Léognan, de Pessac et de Mérignac.
Parmi les vins de Bordeaux blancs, ceux de Sauterne, de Bommes, de Bions, de Blanquefort, de Grave, de Barsac, de
Preignac et de Langon.
Outre ces vins supérieurs, le Bordelais fournit beaucoup de vins ordinaires. Les vins de Messanges, de Sarliat et des rives de
l'Adour, dits vins de sable, qui se récoltent dans le département des Landes, rivalisent avec ceux de Bordeaux.
Maladies de la vigne
Le Mildiou L'Oïdium
sont des petites moisissures qui attaque les organes de la vigne, surtout les feuilles et les raisins. Il fut constaté pour
la première fois dans le sud-ouest de la France en 1878, sans que les scientifiques trouvent rapidement un remède. Ce n'est que
fortuitement que l'un des scientifiques, Alexis Millardet, conforta ses recherches déjà avancées à la découverte du remède.
A. Millardet, professeur de botanique à la faculté des sciences de Bordeaux, au cours d'une sortie en Médoc en octobre 1882 fut
étonné de la belle tenue des vignes en bordure de la route, au château Ducru-Beaucaillou à Saint-Julien-Beychevelle (Médoc), chez
Nathaniel Johnston.
Le régisseur du domaine, Ernest David, lui apprit qu'en Médoc on avait pris l'habitude de répandre un mélange de sulfate de cuivre
et de chaux sur les ceps de vigne en bordure des routes pour dissuader les maraudeurs de voler les raisins.
Les recherches de : Alexis Millardet et Ulysse Gayon, permirent de découvrir la "bouillie bordelaise", mélange d'eau, de sulfate de cuivre et de chaux, qui donne une bouillie
claire bleu verdâtre, que l'on utilise en la pulvérisant sur les feuilles et fruits de la vigne. C'est un traitement préventif contre le mildiou.
Ce produit traditionnel est aujourd’hui controversé, notamment en raison des abus qui ont été constatés sur certaines cultures.
L’usage répété depuis plus d’un siècle de la bouillie bordelaise dans certains vignobles conduit à une accumulation du cuivre dans
le sol. Il faut savoir que ce métal ne se dégrade pas et se lessive peu.
Le Botrytis cinerea ou Pourriture nôble
Le champignon Botrytis cinerea est présent dès la floraison de la vigne, sur les baies. Il faut respecter son
développement et le maîtriser de juin à août, afin de ne pas mettre en péril prématurément la maturation du raisin. Certains
viticulteurs abhorrent de ce fait toute pulvérisation de produits anti-fongiques. Seuls les travaux en vert (ébourgeonnage,
effeuillage, ...) permettent de contrôler son développement trop précoce, qui n'est souhaité que quand les baies ont atteint
une maturité suffisante.
Grappe de sémillon
Pourriture noble
Le champignon se nourrit de l’eau du raisin et a pour effet de concentrer le sucre à l'intérieur des baies. Il a également des
conséquences sur les arômes du vin (nez typique « botrytisé »). Un « liquoreux de Botrytis » n'est pas un « vin sec sucré » : les sucres de pourriture noble sont les plus achevés, ils sont en bouche d'une grande pureté.
Pour produire des raisins botrytisés l'humidité matinale des mois d'octobre et de novembre est indispensable, favorisant le dévelop
pement de ce champignon, elle doit être suivie d'un temps sec pour faciliter l'évaporation de l'eau. La présence d'une rivière proche
du vignoble peut permettre le développement de la pourriture noble, dans le Sauternais, c'est le Ciron qui joue ce rôle.
À l'automne, la peau des baies surmûries botrytisées devient violacée et leur pulpe se transforme en confiture dorée.
Barriques bordelaises
Cave de vieillissement Wikipedia - Les tonneaux
Deux barriques sont connues: « la bordelaise de transport » et « la bordelaise de château » (plus belle et plus résistante).
La barrique de château :
Construite en chêne merrain, les merrains, ne sont pas sciés, pour préserver l'étanchéité du bois. De même ils sont toujours prélevés
dans le bois de cœur, dit "vrai bois" ou "bois parfait". Les merrains sont mis à sécher en plein air pendant de nombreux mois (18
à 48 mois). Des études ont montré que l'action du mycélium d'un champignon influait favorablement sur le futur goût de la barrique.
Le Duramen
Le Duramen
Le duramen (du latin durare, durer) est la partie interne du bois, correspondant aux zones d'accroissement les plus anciennement formées, qui ne comportent plus de cellules vivantes. Appelé également « bois de cœur » ou « bois parfait », il s'agit d'un bois dur, compact, dense, sec et imputrescible souvent plus sombre que l'aubier.
Le merrain est raboté en planche plus fine qui prend alors le nom de douelle. Les douelles sont triées et affinées. Leurs bords
sont légèrement rétrécis aux extrémités et les fibres doivent épouser la forme de la douelle pour garantir l'étanchéité.
Elle est formée de 17 douves (ou douelles) qui ont 16 à 18 millimètres d’épaisseur aux deux bouts et 12 et 14 millimètres dans la
partie centrale, la plus large (le bouge).
Les douelles sont mises côte à côte dans un cercle de métal. La forme des douelles donne une forme d'étoile sur le côté opposé du
cerceau. Un câble est entouré autour de ces extrémités pour le cintrage. Un brasero brûlant des déchets du même bois que celui des
barriques est introduit dans la barrique en fabrication. La chaleur va assouplir les fibres de bois qui vont progressivement prendre
la forme de la barrique sous l'action du câble qui resserre les douelles. Lorsque le fût est formé, un autre cercle métallique est
mis en place avant de desserrer le câble. Le corps de la barrique est constitué.
Elle rejoint le foyer de bousinage, ou foyer de chauffe, qui donne à la futaille, barrique y comprise, sa puissance aromatique et
son caractère (chauffes légère, moyenne, moyenne+, forte...). La chauffe va cuire la surface du bois et modifier la liaison chimique
des molécules de polyphénols du bois.
Les fonds de futaille, dont les barriques, sont constitués de planches. Entre elles, une lame de jonc sert de joint étanche. Les
planches sont fixées entre elles par des chevilles de bois. L'assemblage n'utilise que du bois (ni colle, ni métal). Les fonds sont
enfoncés dans des encoches prévues à cet effet.
La barrique bordelaise a une contenance de 225 litres, avec une tolérance de 2 litres (± 2%). Sa longueur est de 95 centimètres, sa plus
grande circonférence extérieure est de 2,18 mètres et son poids à vide est de 45 kg. Sa fonction est essentiellement le vieillissement
en cave ou en chai, car elle n’est pas construite pour le transport.
Le trou placé sur le bouge s’appelle la bonde et l’autre placé sur le fond s’appelle l’esquive.
Pourquoi une barrique (bordelaise) fait 225 litres ?
Pourquoi une barrique (bordelaise) fait 225 litres ?
Wine and the city :
— by Jules Lamon - marketing du vin, science du vin, Secrets du vin - 20 février 2012, mis à jour : le 23 janvier 2014
A la question « Pourquoi une bouteille fait 75 cL ? », certains seraient tentés de répondre : « élémentaire mon cher Watson ! pour pouvoir produire 300 bouteilles à partir d’une barrique de vin, au format bordelais, ce qui fait un chiffre rond bien pratique« … Mais du coup, pourquoi une barrique de vin bordelaise (nous y reviendrons) fait-elle 225 litres, soit 50 gallons en anglais dans le texte ?
Pour commencer, une barrique ne fait pas toujours 50 gallons, mais plus ou moins… Et d’ailleurs, évaluer la capacité exacte d’un tonneau donnerait des maux de tête à n’importe quel étudiant d’école d’ingénieur (cf cet article sur les formules d’estimation de la capacité d’un tonneau). C’est pourquoi nos aïeux, plus pragmatiques, en faisaient un peu à leur tête. En effet la taille des barriques, pièces, demi-muîts, foudres et autres queues… varie en fonction des régions. La barrique de 50 gallons impériaux s’est surtout imposée comme mesure au cours du XVIIIème siècle avec l’essor du commerce international, dominé par les perfides Anglais. Reste que 50 gallons, c’est bien pratique, parce multiplié par quatre, ça fait un peu plus de 900 Litres, soit un tonneau (ou tun in english), soit environ une tonne, et qui est une devenue la mesure standard utilisée dans le commerce international.
Tout cela ne nous explique pourtant pas pourquoi la barrique, ou la pièce, fait bon an mal an une cinquantaine de gallons depuis que nos ancêtres les gaulois l’ont inventée… Mais, une barrique, ça fait quelle taille ? et bien environ 90 cm de haut. Et ça pèse combien ? A peu près 45 kilogrammes à vide… Mais dites moi… c’est bien pratique tout ça, parce que du coup, ça rend l’objet maniable et transportable pour un homme seul… Sachant qu’une barrique est encore assemblée à la main…
Finalement, la taille d’une barrique est adaptée à la taille et la force d’un homme dans la force de l’âge, un peu comme le volume d’une bouteille serait adapté à la capacité pulmonaire d’un souffleur de verre… Pas fous les Gaulois !
Photos anciennes des quais de Bordeaux
Les quais aux vins Vue d’une partie du port Vue d’une partie du port (2) Vue d’une partie du port (3)Bordeaux ses environs et ses vins - Charles Cocks - 1850
Charles Cocks
Charles Cocks
Charles Cocks, est un professeur
et traducteur britannique installé à Bordeaux à partir de 1840, auteur principalement d’un ouvrage considéré
comme précurseur des classifications des vins de Bordeaux et en particulier de la Classification officielle
des vins de Bordeaux de 1855.
Charles Cocks est passé à la postérité pour avoir été l’auteur, alors qu’il était en poste à Bordeaux, d’un guide à
l’intention de ses compatriotes britanniques, consacré à la région bordelaise et dans lequel il s’intéresse en particulier
aux productions viticoles et à leur qualité. L’ouvrage est publié pour la première fois en anglais à Londres en 18465.
Il est remarqué par un éditeur bordelais, Michel-Édouard Féret, qui lui propose de l’éditer en version française, ce
qui est fait en 18506.
Conçu dans sa première édition comme un guide touristique, l’ouvrage comporte un important inventaire, commune par commune,
des vignobles en activité au milieu du XIXe siècle, assorti d’un classement pour chaque vin qui, à côté de la classification coutumière
en « crus bourgeois », « crus artisans et « crus paysans », établit pour certains crus en particulier du médoc une hiérarchie qui
distingue déjà des produits exceptionnels, présentés comme « premiers crus ».
Cet ouvrage sera régulièrement réédité à la fin du XIXe siècle puis tout au long du XXe siècle en France et au Royaume-Uni
et reste aujourd’hui une référence de la Maison d'édition « Féret », basée à Bordeaux et spécialisée dans les ouvrages
consacrés à la vigne et au vin, au point de conserver dans sa présentation le nom de son premier auteur, et d'être
communément désigné sous le nom de « Cocks & Féret ». La 18e édition française de l’ouvrage a été publiée en 2007.
Canton de Pauillac
Le mode de plantation consiste à tourner le terrain sens dessus dessous; et si l'alios est trop près de
la surface du sol, on le défonce à la pioche, ou bien, après avoir fait creuser le fossé, on y Perce à la barre des trous dans
lesquels on met le plant ou crossette et l'on y ajoute du fumier et de la terre, transportés d'avance pour cet effet. Ces diverses
opérations terminées, on creuse un nouveau fossé, dont la terre sert à remplir le premier; on redresse le plant, et après l'avoir
coupé à trois nœuds au-dessus du sol, on l'attache avec du vime au carasson.
Puis, d'un bout de rège à l'autre, on relie tous les carassons par des lattes de pin, placées horizontalement à 33 cent, du sol, de
manière à former un espalier continu. On ne taille le plant qu'après avoir couvert la vigne, c'est-à-dire après la façon donnée par
le laboureur. Les plantations se font en janvier, février, mars, et quelquefois même en avril.
Pendant deux ou trois ans, les jeunes plants reçoivent six labours par an : trois labours pour ouvrir le sillon et trois pour le
fermer. Les vignobles en général reçoivent quatre façons, toutes à la charrue. La première façon, faite vers le 20 février, avec la
charrue appelée cabat, a pour but d'ouvrir le sillon et de dégager les racines de la vigne; la seconde, faite en avril, avec la
courbe, sert à rechausser la vigne; la troisième, faite dans le mois de mai, avec \ecabat, est semblable à la première; et la
quatrième, comme la seconde, se fait avec la courbe aussitôt que là troisième est achevée.
Le chiendent est très-nuisible à la vigne, aussi, dans les mois de janvier et de février, des ouvriers suivent exactement toutes les
règes de vigne pour arracher cette herbe parasite. Au mois de mai, les branches inutiles, appelées bois gourmand, sont soigneusement
coupées, mais on conserve celles qui sont commodément disposées pour en faire des provins. Au mois de juillet, on épampre et on
raccourcit les branches de la vigne, afin que l'air circule plus librement et que le verjus reçoive plus directement l'influence des
rayons du soleil.
Comme les vignes n'ont guère plus de 42 centimètres de hauteur, et qu'elles sont par conséquent souvent couvertes par la terre jetée
par la charrue, des femmes et des enfants suivent exactement tous les pieds de vigne, et relèvent le verjus pour l'exposer à l'action
du soleil.
Tous les quatre ou cinq ans, on ôte la mousse qui s'attache aux troncs des vignes et qui recèle les œufs ou les larves d'insectes nuisibles.
Cette opération a lieu après les gelées.
La vigne produit à l'âge de cinq ans; à douze ans elle est dans toute sa force. Sa durée dépend des soins qu'elle reçoit, de la nature
du sol, et surtout de la taille, opération qui se fait à la fin d'octobre, à la chute des feuilles et qui doit être terminée avant les gelées.
C'est la partie la plus difficile de la culture, et elle demande beaucoup de soins et de discernement. Dans le btn-outline-info, on voit des
vignes qui ont, dit-on, deux cents ans, et qui sont encore bonnes; tandis que d'autres dépérissent avant cinquante ans. Dans un terrain graveleux
ou sablonneux, sans trop d'humidité, elle est de très-longue durée; et l'on montre a Pessac des vignes qui, d'après la tradition, datent du
XIVe siècle, ayant été plantées par le pape Clément V. En général, cependant, la durée moyenne de la vigne, dans un terrain très-favorable,
est de cent cinquante ans.
Le seul accident grave, auquel la vigne soit exposée, est la grêle; quoiqu'elle soit fort rare dans le btn-outline-info, elle a
cependant dévasté quelquefois de vastes propriétés.
Il y a aussi trois espèces d'insectes qui font des ravages dans les vignes : les escargots, qui dévorent les bourgeons, le puceron
oubarbot, insecte d'un vert doré, qui suce la sève du jeune bois et enfin, Vattelabe vert, connu aussi sous les noms de coupe-bourgeon,
de luette et de chèvre.
Cet insecte est le plus destructeur de tous, il coupe les branches de la vigne, lors même qu'elles ont acquis beaucoup de développement. Un
vignoble ravagé par cet insecte semble avoir été dévasté par-le feu.
On ramasse avec soin tous ces insectes, ainsi que les feuilles contournées, et on les brûle hors de la vigne.
Cépages de Vignes rouges
On cultive une douzaine de cépages dans le Médoc; les premiers crûs n'admettent que les suivants :
1° Le Carbenet, Carmenet ou Petite- Vidure, àfeuilles glabres et un peu dentelées, à grains moyens, ronds et assez serrés, d'une
couleur noire et brillante, d'un goût agréable. Il donne un vin fin, léger, parfumé, mais peu coloré;
2° Le Sauvignon ou Grand-Carmenet [Carmenelle dans les palus et Carbenet dans les graves) est appelé aussi Grosse-Vidure. Le grain,
d'une couleur vive et d'un goût excellent, est plus gros et plus séparé que celui du cépage précédent. La grappe aussi est plus
longue et plus grosse. Le vin qu'il donne est aussi fin et plus coloré que le Carmenet. Quelques grands crûs ne cultivent que ces
deux espèces.
3° Le Petit-Verdot porte des feuilles vert-pâle, des grappes courtes à grain menu d'une couleur vermeille et d'un goût délicat. Il
mûrit plus lentement, mais il fournit un vin ferme, parfumé, d'un belle couleur et de longue durée. Le Gros-Verdot a les mêmes
qualités que le petit, seulement le fruit est plus gros.
4° Le Malbeck, ainsi appelé d'après le nom d'un négociant qui le propagea dans le Médoc, est connu aussi sous le nom de Noir de
Pressac, de Mancin et de Soumancigne. Son bois brun porte de grandes feuilles arrondies et des grappes longues à grains ovales,
noirs et détachés. Le Malbeck produit beaucoup de vin coloré, mais faible.
Quelques grands crûs admettent aussi le Tarney, dont la feuille est trilobée et lisse, le bois faible et vagabond. Son grain noir, à
la peau fine, mûrit promptement et donne un vin couleur de rubis.
Les autres cépages sont:
— Le Cruchinet, appelé aussi le Merlot, il a la feuillegrande, pointue, verte, découpée, le grain gros, détaché, prorapt à mûrir, couvert d'un duvet comme la prime et croquant sous la dent. Ce raisin, délicieux au goût, donne un vin délicat, mais peu coloré ;
— La Chalosse noire, à grains oblongs, très-gros et à grappes fournies, rendant beaucoup. Le Teinturier ou l'Alicante, à pampre incarnat, à feuilles glabres, cotonneuses au revers, à grains ronds et serrés et à grappes courtes; il est employé pour donner de la couleur aux vins de qualité ordinaire ;
— La Pelouille ou la Pelouye, à feuilles blanchâtres, à grains gros, d'une couleur pâle ;
— Le doutât ou la Persillade, dont les feuilles ressemblent, par la forme, à celles du persil ;
— Le Pied-de-Perdrix, à bois brun , à grappes longues, produisant des raisins d'un bon goût, mais un vin très-ordinaire ;
— Enfin, le Balouzat, à grains gros et ronds, prompt à mûrir et d'un goût agréable , produit abondamment un vin corsé et coloré, mais de qualité inférieure.
Cépages de Vignes blanches
On plante la vigne blarnche en petites
Les grands crûs de Sauternes, Bommes, Barsac et Preignac rie cultivent guère que les cépages suivants:
— Le Sémilion, d'un bois rougeâtre, un peu aplati, à feuilles très-découpées, à grappes bien fournies de grains ronds, gros, dorés, brillants et d'un goût délicat ;
— Le Sauvignon, d'un bois gris-jaunâtre, tacheté de brun, à feuilles dentelées, d'un vert foncé, à grappes bien fournies de grains oblongs, de couleur ambrée, qui donnent un vin parfumé , mais capiteux ;
— Le Rochalin, qui mûrit plus tard, ressemble assez au Sauvignon, seulement ses feuilles sont plus grandes et son fruit est moins agréable au goût ;
— Le Blanc-Doux, d'un goût très-délicat, se reconnaît par son bois grisâtre, par sa feuille d'un beau vert et peu dentelée; enfin, par sa grappe moyenne , aux grains transparents, colorés et tachetés de brun ;
— Le Verdot, d'un goût très-fin, dont le bois jaunâtre, rayé de brun, porte de grandes feuilles épaisses, d'un vert foncé et de petits grains lents à mûrir ;
— Le Prueras, qui donne beaucoup de vin, et dont le bois est grisâtre, la feuille épaisse , d'un vert mat, et le grain gros, savoureux et mûrissant promptement.
Cépages qui ne donnent que des vins blancs ordinaires
— La grosse Chalosse-Blanche, qui produit de grandes grappes à grains oblongs et détachés ;
— Le Pique-Poux ou l'
— Et enfin, la Blanquette et le Blayais, qui se ressemblent assez et qui donnent aussi beaucoup de vin d'une qualité
médiocre.
Il est généralement reconnu aujourd'hui que le Sauvignon est la base principale des meilleurs crûs de vins blancs et que le premier
crû de ce pays, Yquem, doit sa supériorité principalement à la culture exclusive de ce cépage. Ce fait est, en quelque sorte,
corroboré par le succès qu'a obtenu le propriétaire de la Tour-Blanche, qui, depuis une trentaine d'années, a replanté presque tout
son bien avec ce cépage, de sorte que ce crû est devenu presque le rival d'Yquem. On dit aussi que ce cépage est, sous un autre nom,
la principale cause de l'excellence des vins du Rhin, particulièrement du Johannisberg.
Vendanges
La saison joyeuse des vendanges ne commence pas en même temps dans tous les cantons du département. l'époque varie selon le sol des
diverses localités et le mode de culture. Dans les meilleurs crûs du Médoc, particulièrement dans le btn-outline-info, on commence
généralement vers la fin de la première quinzaine de septembre, tandis que dans les communes plus éloignées du fleuve, on n'entend
les cris et les chants des vendangeurs que vers le 20 de ce même mois.
Les communes de graves vendangent quinze jours après le Médoc. Les côtes, huit jours après les graves, les palus, vers le 10 octobre,
de manière que ces fêtes de campagne se prolongent pendant près de six semaines.
Si la saison paraît favorable, on attend que les raisins et le sol soient suffisamment secs avant de commencer le travail.
Cette réunion de travailleurs s'appelle manœuvre. Il y a un commandant de manœuvre par douze règes ou rangs de vigne, sa tâche est
de hâter les coupeurs et de veiller à ce qu'ils n'oublient pas de raisins.
On dispose les vendangeurs de la manière suivante : les femmes et les enfants sont chargés de couper les raisins, ils doivent
rejeter le
A l'arrivée des douils ou douilles, les hommes du pressoir (dont le nombre varie de trois à cinq , selon l'importance de la récolte), les
reçoivent et les vident dans le pressoir.
Le pressoir, fait en bois de chêne ou en pierres dures , comme à Lafite et ailleurs, se compose de quatre côtés, de 45 centimètres
de tombée, réunis à angles droits, et d'un fond d'environ 3 mètres carrés qui est légèrement incliné en avant et élevé à 66 centimètres
environ du sol.
On procède ensuite à l'égrappage, qui est d'un usage assez général dans le Médoc, les uns le font avec des rateaux, les autres en
frottant les grappes sur un tamis ou gervis en fil-de-fer et ayant la forme d'une table carrée. De cette manière, toute la vendange
passant par les mains des hommes du pressoir, il est facile d'ôter tout ce qui est défectueux et de ne laisser aucune graine à la
rape.
Après l'égrappage, la rape est mise à égoutter dans un autre pressoir, puis les hommes, nu-jambes, rassemblent les graines en tas et
se suivant en rond, les foulent en piétinant. Plusieurs propriétaires soutiennent et règlent l'activité des fouleurs au moyen de la
musique.
Sur le devant du pressoir il y a un trou qui, à mesure que le foulage s'opère, laisse échapper le moût, qui est reçu à travers une
passoire dans une grande baille appelée gargouille.
Les porteurs de vin mettent ce moût dans de longs baquets, appelés comportes, qui sont traversés dans leur partie supérieure par un
long bâton, afin de pouvoir être portés par deux hommes qui, marchant à pas mesurés, montent sur deux échelles et versent le moût
dans les cuves.
Quelques propriétaires, contraires au foulage, bornent l'opération à l'égrappage et font verser le fruit dans des cuves, sans l'avoir
écrasé.
Le travail est réglé de manière à remplir la cuve dans le même jour, surtout quand il fait chaud. On laisse 50 centimètres de vide, parce qu'il
est dangereux de trop charger les cuves, on courrait la chance de perdre beaucoup de vin lors de la grande fermentation.
La fermentation s'établit aussitôt que la cuve est pleine, si le temps est chaud. On reconnaît que la vinification est achevée
lorsqu'il n'y a plus de fermentation apparente et que le vin commence à refroidir, ce qui arrive du huitième au dixième jour. Les
propriétaires n'ont pas adopté de règle fixe pour la durée du cuvage, mais la plupart ne laissent pas cuver plus de douze jours.
Avant de charger les cuves, on place un robinet à clé à 1 mètre environ au-dessus de la base et à plusieurs reprises, chaque jour,
on suit les différentes gradations de la vinification.
L’HISTOIRE DU CLASSEMENT DE 1855
Dewey Markham jr - « 1855 – Histoire d’un Classement des Vins de Bordeaux »
L’histoire de Bordeaux se reflète dans la classification de ses crus. Cette liste est bien plus qu’une hiérarchie de domaines viticoles ; elle en dit long sur les origines de la région, sur le commerce de vin qui l’anime, et, naturellement, sur les châteaux eux-mêmes.
L’emplacement géographique de Bordeaux a décidé de sa destinée commerciale dès
l’époque la plus reculée. Fondée sur les rives de la Garonne, la ville fut un comptoir romain
où les vins des terres intérieures étaient chargés sur des navires à destination de l’Italie.
Par la suite, quand la plantation de vignes fit des environs de Bordeaux une importante zone
productrice, le commerce des vins continua de suivre la voie maritime. Une raison pour cela
était que le négoce intérieur se heurtait à une nette difficulté.
Les principaux consommateurs français de vins de cette qualité se trouvaient dans la noblesse, à Paris et à la cour ; et
l’éloignement de la capitale faisait que de nombreuses taxes étaient imposées au vin de
Bordeaux durant son transport. Des vignobles plus proches de Paris, comme ceux de
Bourgogne ou de Champagne, subissaient moins d’impôts, et tendaient donc à être plus
populaires, étant moins coûteux.
Le marché du vin de Bordeaux fut ainsi dès le début international et au 17ème siècle,
les principaux acheteurs étaient les Hollandais et les Anglais. La nature de sa clientèle orienta
fortement le caractère et la qualité de ce vin, mais de diverses façons.
Les Hollandais réclamaient un produit à bon prix, la qualité étant pour eux un souci
secondaire. Car leurs achats étaient essentiellement destinés à être ensuite livrés dans leurs
colonies et un vin fin risquait fort de perdre sa finesse bien avant de parvenir à destination.
Pour conserver les vins durant ces longs voyages et leur permettre de vieillir convenablement,
les marchands hollandais mirent au point toutes sortes de techniques : par exemple, faire
brûler du soufre à l’intérieur des fûts avant de les emplir.
C’était des siècles avant que Louis Pasteur ne découvrît les bactéries responsables de la détérioration du vin. Sans en
connaître la raison scientifique, les Hollandais avaient donc pragmatiquement constaté que le soufre, agent
antibactérien, aidait à la conservation du vin. Grâce à de telles méthodes, ils contribuèrent
ainsi à montrer que le vin de Bordeaux ne nécessitait pas d’être bu jeune et gagnait au
contraire beaucoup à vieillir.
Les autres principaux amateurs de bordeaux avaient des exigences toutes différentes.
C’était pour leur propre consommation que les Anglais achetaient ce vin et le transport par
bateau était relativement rapide. Ils réclamaient donc la plus grande qualité possible et la
vogue du bordeaux dans la haute société fut telle que les prix ne cessèrent d’augmenter.
Dans les années 1640, il suffisait à un consommateur de demander un vin du Médoc pour être
assuré de la meilleure qualité et les listes de prix de l’époque montrent que les bordeaux
étaient classés selon ces grandes divisions régionales.
Mais, avec le temps, les exigences de la clientèle devinrent plus précises, et se fixèrent sur quelques communes dont
l’excellence des techniques de production s’était affirmée. Et l’on s’aperçoit que, dès la deuxième moitié du
17ème siècle, certains Graves, par exemple, sont définis sur les listes comme Pessac.
En quelques dizaines d’années, les Britanniques devinrent de plus en plus précis quant
aux origines des bordeaux, et après s’être portée sur les communes, leur attention se tourna
vers des producteurs ayant acquis une réputation qui les distinguait de leurs voisins.
On considère généralement que ce processus a débuté avec une initiative commerciale d’Arnaud
de Pontac, propriétaire de Haut-Brion. Durant la reconstruction de Londres après le grand
incendie de 1666, Pontac envoya son fils dans la capitale anglaise pour ouvrir sous le nom de
The Pontac’s Head une taverne faisant office de vitrine pour sa production. Cette taverne, et
son vin, devinrent vite à la mode dans la bonne société, et il fut alors de bon ton de préciser le
nom du domaine pour l’achat d’un bordeaux. À la fin du 17ème siècle, les clients ne se
contentaient plus de demander un Pessac : ils voulaient que les marchands leur fournissent du
Haut-Brion pour leurs caves.
Le Haut-Brion ne fut pas le seul domaine à bénéficier de cette reconnaissance des
marques parmi les consommateurs britanniques. Trois autres domaines s’étaient en même
temps forgé une identité distincte : le Margaux, de la commune du même nom, le Latour et
le Lafite, des environs de Pauillac.
La qualité incomparable des vins de ces quatre domaines fit la célébrité de leurs noms,
et l’importance de la demande mena leurs prix à des sommets que n’atteignait aucun autre
bordeaux. Haut-Brion, Margaux, Latour et Lafite créèrent ainsi leur propre catégorie
commerciale, connue sous le titre de «premiers crus ».
Vers le milieu du 18ème siècle, d’autres propriétaires, comprenant l’avantage financier
de la recherche de qualité, tâchèrent de produire des vins dignes de retenir l’attention des
amateurs anglais fortunés, et quelques domaines parvinrent à gagner une haute réputation sur
le marché, sans toutefois atteindre la cote extrêmement élevée des quatre premiers grands
crus. Ces domaines, qui pratiquèrent des tarifs très proches, s’appelèrent « deuxièmes crus ».
Cette catégorie comptait alors une douzaine de domaines.
Cependant, d’autres domaines commençaient à émerger de l’anonymat de leur commune, sans encore obtenir la
nette identité commerciale acquise par les premiers et les deuxièmes crus, ouvrant ainsi la
voie à de futurs vins auxquels leur qualité assurerait une place précise dans cette hiérarchie
naissante des crus.
Au printemps 1787, lors de l’arrivée de Thomas Jefferson à Bordeaux, ce système de
classification comprenait une catégorie bien définie de troisièmes crus. Le succès commercial
des troisièmes crus incita alors une nouvelle série de vins à entrer dans la catégorie tout juste
inférieure.
Les listes de prix des années 1820 montrent l’évolution de ce type de classification.
Les quatrièmes crus font leur apparition, tandis que les troisièmes crus s’enrichissaient de
nouveaux noms de crus, et au début des années 1850, on comptait cinq niveaux bien définis
dans une hiérarchie commerciale comprenant soixante producteurs de vin.
Lorsqu’on songe que la position d’un domaine dans ces listes était liée au prix de ses
bouteilles sur le marché. Cette sorte de disparité entre le premier emplacement d’un domaine
dans la classification et sa situation réelle par la suite, devint de plus en plus fréquente dans la
première moitié du 19ème siècle et ce processus se poursuit de nos jours : certains vins classés
dans telle catégorie de crus finissent par se vendre aux tarifs d’une catégorie supérieure.
Ce fut ainsi que prit forme un système commercial de classement, se structurant du
haut vers le bas et se modifiant selon l’apparition des domaines et l’évolution du marché.
Au début du 17ème siècle, les vins les plus recherchés étaient les Graves ; puis le Médoc affirma sa
vocation de région d’excellence et ses vins eurent le plus grand succès, avec des prix en
proportion.
Au milieu du 19ème siècle, seul le Haut-Brion pouvait atteindre des tarifs
comparables à ceux d’un Médoc et il se trouva ainsi être l’unique Graves digne de se placer
dans la plus haute catégorie de la hiérarchie. Aucune autre région du Bordelais ne pouvait
se vanter de produire des vins suffisamment chers pour y figurer.
Cette classification était une pierre de touche pour le commerce local du vin et tous
ceux qui y participaient, propriétaires, négociants et courtiers, connaissaient la place
précise attribuée à chaque domaine.
Mais elle connut aussi une large diffusion et la hiérarchie qu’elle établissait fit autorité bien au-delà du milieu professionnel
pour lequel elle était à l’origine conçue.
On la voit citée tout au long du 19ème siècle en divers endroits, en particulier
dans les ouvrages de plus en plus nombreux destinés aux amateurs de vin. Elle figure ainsi
dans Topographie de tous les vignobles connus, d’André Jullien (1816), The History of
Ancient et Modern Wines, d’Alexander Henderson (1824) et A History and Description of
Modern Wines, de Cyrus Redding (1833). Cette classification eut aussi un effet sur les
politiques nationales : par exemple lorsqu’elle figure en 1855 dans un rapport du parlement
britannique « sur les relations commerciales entre la France et la Grande-Bretagne», ou dans
une enquête commandée par le ministère français de l’agriculture et du commerce, intitulée «
culture viticole, évaluation de la production de 1847 et 1848 ».
Cette liste toujours en évolution se mit à faire des apparitions dans un nombre croissant de guides touristiques,
comme Le guide des étrangers, qui connut de multiples éditions à partir de 1825, ou encore
un ouvrage de Charles Cocks paru en 1850 sous le titre de Bordeaux : Its Wines, and the
Claret Country (qui finalement devint Bordeaux et ses vins, la « bible » du bordeaux). A
chaque nouvelle citation imprimée de la classification de leurs vins, les propriétaires,
négociants et courtiers bordelais mesuraient la situation exacte du marché, et les
consommateurs s’accoutumaient davantage à l’idée de l’excellence des vins de Bordeaux.
Les producteurs étaient sûrement fiers de voir leurs domaines acquérir le statut de cru
classé, mais ce système présentait également un net avantage pratique. Au printemps,
lorsqu’une nouvelle cuvée était prête à la vente, les producteurs comme les négociants
devaient déterminer le juste prix du vin proposé.
Du bon déroulement de cette opération
délicate dépendait l’avenir même de la principale activité du plus grand département français.
Or, avec des milliers de producteurs proposant leur vin à des centaines de négociants, le
système entier se serait effondré si les acheteurs avaient dû chaque année reprendre à zéro la
gamme des prix. La classification était un outil de précision qui permettait de rationaliser le
processus.
C’était un tableau exact des tarifs pratiqués durant une longue période de temps,
offrant aux tractations commerciales un point départ et aussi une rapide règle de calcul pour
évaluer le juste prix des vins de l’année. Si par exemple un domaine s’était traditionnellement
vendu dans la catégorie des troisièmes crus, et si le prix courant des bouteilles de cette
catégorie était cent francs, ce montant était admis comme celui sur lequel pouvaient
raisonnablement se fonder le propriétaire comme le client dans leurs négociations.
Il était, et il est encore, habituel que certains propriétaires retardent la mise en vente de
leur nouveau millésime pour mesurer l’approbation ou la résistance du marché devant leur
nouveau tarif et il n’y avait pour la première offre de vente aucun ordre de préséance.
En 1855 se tint à Paris une Exposition Universelle qui assembla des produits venus de
toutes les régions françaises, et du monde entier. Bordeaux envoya des vins sélectionnés par
la Chambre de Commerce. Les organisateurs se heurtèrent alors à un délicat problème : ce
choix ne comportait que six bouteilles pour chaque domaine, quantité tout juste suffisante
pour un étalage et pour une dégustation restreinte par un comité de juges.
Les milliers de visiteurs de l’Exposition n’auraient donc pas la possibilité de juger par eux-mêmes des
diverses qualités des vins de Bordeaux. Ils devraient se contenter de voir l’alignement des
bouteilles dans les vitrines et de disposer d’une carte détaillée du Bordelais, destinée à mieux
attirer l’attention sur la richesse et l’excellence des régions de production. Cette carte était
accompagnée d’un tableau des plus grands vins, établi par le Syndicat des courtiers à la
demande la Chambre de commerce.
Les courtiers étaient tout indiqués pour cette tâche car des trois acteurs de commerce
du vin (producteurs, négociants, courtiers), étaient ceux qui en avaient la vue la plus
complète. Les propriétaires connaissaient leur vin mieux que personne, mais avaient une idée
moins nette du destin de leur production hors des limites de leur domaine.
Les négociants connaissaient bien le marché mais avaient des notions peu précises sur les conditions de
production des vins qu’ils vendaient. Seuls les courtiers unissaient une connaissance directe
des vignobles en raison de leurs visites aux producteurs tout au long de l’année et un sens
concret des conditions commerciales grâce à leurs rapports avec le marché.
Ainsi, le 5 avril 1855, la Chambre de commerce adressa au Syndicat des courtiers une
lettre demandant « une liste de tous les crus classés de vin rouge du département, aussi exacte
et complète que possible, précisant à laquelle des cinq catégories appartient chaque domaine
et dans quelle localité il est situé ».
L’exposition devant s’ouvrir dans le mois, le délai accordé
était très bref. Le syndicat des courtiers disposait heureusement de toutes les sources
nécessaires pour fournir dans un délai aussi court la liste des meilleurs crus. Le 18 avril, cette
dernière fut connue sous le nom de « classification de 1855 » et 150 ans après son
établissement elle fait encore autorité dans le monde du vin.
Cette classification n’incluait pas nécessairement les vins envoyés à Paris par la
Chambre de commerce. En fait, la plupart des domaines classés ne furent pas présentés à
l’Exposition : en lisant de près le document original, on s’aperçoit que leur absence est
signalée après leur nom par le mot point.
Enfin, cette classification n’incluait pas nécessairement un vin qui avait atteint une
qualité exceptionnelle en 1854, le système de classement était fondé sur une appréciation de
plusieurs années et seule une qualité constante assurait à un cru sa place dans la hiérarchie.
En conséquence, la seule raison de la présence d’un domaine dans la classification de 1855
était son mérite intrinsèque, et sa capacité constante, prouvée au long des années, de produire
un grand vin.
Avec le temps, cette liste de courtiers affirma une autorité que n’atteignit aucune
version antérieure à 1855. Durant toute la moitié du 19ème siècle, elle fixa les idées sur
l’excellence des grands bordeaux. Cependant, il ne faut pas croire que cette référence pour les
amateurs de vin ait empêché le marché de réévaluer les prix en fonction de l’évolution de la
qualité.
Comme le montrent certains crus, le génie de la classification de 1855 est de n’avoir
jamais interdit au marché d’assurer à un vin de qualité sa juste récompense commerciale.
Même s’il n’y a eu, en 150 ans, que deux changements dans la liste d’origine — la promotion
du Mouton Rothschild en juin 1973 et l’inclusion du Cantemerle parmi les cinquièmes crus le
16 septembre 1855, les prix sont toujours restés mobiles en fonction de la qualité et selon
les années, un grand cru peut toujours, par ses tarifs, se trouver au-dessus ou au-dessous de
son rang «officiel » de 1855.
Personne aujourd’hui n’affirmerait que ce jugement des courtiers de 1855 peut encore
s’appliquer très exactement à la situation actuelle du Bordelais mais leur liste reste d’une
remarquable validité. Elle conserve un grand pouvoir promotionnel, non seulement pour les
vins classés, mais aussi pour ceux de toute la région. Aucune autre région viticole au monde
ne possède un aussi prestigieux outil de classification. C’est une carte incomparable, fiable et
rassurante, pour guider les novices dans leurs premiers choix de bouteilles.
Le label «Grand Cru Classé en 1855 » est une garantie légendaire de qualité, et c’est toujours avec fierté
qu’on sert à des invités un vin qui le mérite.
Ainsi, cette ancienne liste de courtiers demeure un élément moteur pour toute la région
bordelaise, à mesure que de nouveaux marchés, comme l’Amérique du nord au milieu du
20ème siècle et l’Asie quelques décennies plus tard, découvrent la qualité de ses vins et le
plaisir de les déguster.
En cette période du cent cinquantième anniversaire de la classification de 1855, il est
évident que le monde du vin se trouve plus riche du fait de l’existence de ce témoignage de
l’exceptionnelle qualité de la production bordelaise. Le liste elle-même, et les châteaux qui y
sont inscrits, ont une double réalité qui touche notre esprit comme notre corps : un statut
mythique, qui indique la possibilité de la perfection dans un monde imparfait, et sa
concrétisation dans ces vins qui procurent tant de satisfaction aux oenophiles du monde entier.
Classification officielle des vins de Bordeaux de 1855
La classification officielle des vins de Bordeaux de 1855 est la référence établie à l'époque à la demande de l'empereur Napoléon III pour l'exposition universelle de Paris de 1855.
Premiers crus
— Château Lafite Rothschild - Pauillac
Etiquette
Le château
Le site
Château-Lafitte est le digne représentant des grands vins, et il n'y a pas la moindre tache sur son noble blason.
L' histoire de ce manoir viticole est enveloppée de ténèbres, de même que les annales des plus grands empires. Les premières notions relatives à ce château datent pourtant du quatorzième siècle. Lafite, est le nom de la seigneurie de laquelle dépend la haute justice dans Pauillac. Cette seigneurie est ancienne, et on trouve des seigneurs de ce nom dont il est fait mention dans les anciens titres, entre autres dans un acte du 8 mai 1355 , où il est question de Jean de Lafitte, dounzet ou damoiseau qui s'y trouve énoncé : habitant de la paroisse de Pauillac.
Le nom de ces seigneurs, suzerains de Saint-Lambert, figure dans l' histoire de la province de Guienne, surtout pendant la période de l'occupation anglaise. Gombaud de Lafitte était abbé de Verteuil en 1271 , et cette famille donna à l' Église plusieurs personnages distingués par leur valeur et par leurs vertus.
Les vins du Médoc demeurèrent presque inconnus jusqu'au commencement du seizième siècle. Il est à peu près certain que les premiers propriétaires ne purent donner à leurs vins le rang suprême qu'ils ont conquis depuis, parce que les procédésde viticulture et d'oenologie n'avaient pas encore atteint un degré de perfection suffisant ; dans tous les cas, l'histoire du Médoc est muette à cet égard ; et s' il fallait s'en rapporter maintenant à l'ancienneté des titres de noblesse, Château-Lafitte ne viendrait qu'après Château-Margaux, Haut-Brion, et même après Saint-Émilion , dont les vins faisaient les délices des rois d'Angleterre.
Les renommées les plus grandes, les mieux établies, ont très souvent pour origine des événements fortuits ; le hasard joue un rôle si important dans les grandeurs de ce monde. Il advint donc que le maréchal de Richelieu, le vainqueur de Mahon, l' Alcibiade de son siècle, fut nommé gouverneur de la province de Guienne, et qu'il consulta à Bordeaux un médecin qui lui prescrivit le vin de Château-Lafite comme le tonique le plus puissant et en même temps le plus agréable. Le maréchal trouva, en effet, la prescription très efficace et en même temps très agréable ; il revint à Paris bien portant, presque rajeuni.
— Château Latour - Pauillac
Etiquette
Le château
Le site
— Château Mouton Rothschild - Pauillac (second cru en 1855, promu en premier cru en 1973)
Etiquette
Le château
Le site
— Château Margaux - Margaux
Etiquette
Le château
Le chai à barrique du Chateau
Le site
— Château Haut-Brion - Pessac-Léognan (Graves jusqu'en 1986, puis Pessac-Léognan)
Etiquette
Le château
Le site
Deuxièmes crus
— Château Pichon-Longueville - Pauillac
Château Pichon-Longueville, Le vignoble
du Chàteau de Pichon-Longueville portait autrefois le nom de la « bâtisse » et plus anciennement celui de «
Badère », d'après l'Histoire des Châteaux de la Gironde, par H. Ribadieu.
Il est situé à côté du vignoble du château « La Tour » et s'étend sur le haut-plateau qui sert de transition
entre la commune de Pauillac et celle
de Saint-Julien.
Historique
Château Pichon-Longueville
Ce domaine appartient depuis plus de deux cents ans à la famille de Pichon-Longueville qui lui a laissé son nom.
Le château
Le site
— Château Brane-Cantenac - Margaux (Cantenac-Margaux)
Château Brane-Cantenac, Jacques Boyd, écuyer du Roi,
acheta en 1754 quelques terres sur la paroisse de Cantenac, créant ainsi un domaine viticole qui donnera naissance à deux propriétés :
Boyd-Cantenac et Cantenac Brown. En 1806, John Lewis Brown, un français d'origine écossaise achète des vignes qui prennent le nom de
Cantenac-Brown. Il y fait construire une maison bourgeoise de style Tudor. C'est là que John-Lewis Brown, futur peintre animalier et
petit-fils du fondateur de la propriété, passa son enfance. Le château est vendu en 1843 à un banquier du nom de Gromard. Ce dernier
est à la tête du domaine en 1855, date à laquelle la propriété est classée troisième grand cru classé sous le nom de Boyd.
Historique
Château Brane-Cantenac
En 1860, le vignoble fut vendu à Louis Armand Lalande qui lui donne le nom définitif de Cantenac Brown et qui le
modernise, faisant construire la plus grande partie de ce qui deviendra vraiment un château, conservant
l'architecture de la première bâtisse. Madame Edouard Lawton (née Lalande) transmet la propriété en 1935 à son
fils Jean, qui la céda en 1968 à la famille du Vivier. En 1987 la propriété fut vendue à la Compagnie du Midi,
qui entreprit de rénover les chais. Il est racheté par AXA Millésimes en 1989. En 2006, le château est repris par
la famille Simon Halabi qui décide de donner une nouvelle impulsion à Cantenac brown en s’entourant de José
Sanfins et son équipe. Respect du terroir, du sol et travail minutieux au chai ont fait de ce vin un grand
Margaux reconnu comme l’un des fleurons de l’appellation.
Le château
Le site
— Château Durfort-Vivens - Margaux
Château Durfort-Vivens, Ce cru célèbre a dû
primitivement appartenir à la famille de Durfort de Duras. En 1824, M. de Vivens, en étant devenu propriétaire,
ajouta son nom à celui de Durfort. Bientôt après, sa nièce se maria avec M. de Puységur qui, en 1866, vendit ce
domaine à MM. G. Richier et de La Mare. Il passa ensuite dans les mains de MM, F. Beaucourt et Delmée, qui l'ont
vendu, en 1895, à M. G. Delor négociant à Bordeaux, qui apporte à la culture du vignoble les soins les plus parfaits.
Historique
Château Durfort-Vivens
En 1937, le cru est racheté par la Société du Château Margaux dont la famille Lurton est alors un des principaux
actionnaires. Le domaine est géré depuis 1992 par Gonzague Lurton.
Le château
Le site
— Château Lascombes, Margaux Le site
— Château Rauzan-Gassies - Margaux Le site
— Château Rauzan-Ségla, Margaux (anciennement Château Rausan-Ségla) Le site
— Château Ducru-Beaucaillou - Saint-Julien
Château Ducru-Beaucaillou, Les premières traces du domaine remonteraient au XIIIe siècle. Le
château sera durant plusieurs siècles la propriété de la famille Bergeron jusqu'en 1720. Le château passe en 1795 sous le
contrôle de la famille Ducru, dont le domaine prend alors le nom. Bertrand Ducru entreprend alors de modifier profondément
le château (avec l'aide de l'architecte Paul Abadie) et les installations viticoles (nouveaux chais). La consécration de ces
efforts se fera avec l'attribution de statut de deuxième grand cru au classement de 1855. En 1866, le château est vendu à la
famille de Nathaniel Johnston (1836-1914), un négociant en vin, maire et député de Saint-Julien. La crise financière de 1929
oblige la famille Johnston à vendre le domaine à la famille Desbarats qui après seulement douze ans doit le céder à la
famille Borie, toujours propriétaire du château actuellement.
Historique
Château Ducru-Beaucaillou
« Beaucaillou » doit son nom aux gros cailloux de graves de Günz ayant une épaisseur de 6 à 8 m.
Le château
Le site
— Château Gruaud Larose - Saint-Julien Le site
— Château Léoville Barton - Saint-Julien Le site
— Château Léoville Las Cases - Saint-Julien Le site
— Château Léoville Poyferré - Saint-Julien Le site
— Château Cos d'Estournel - Saint-Estèphe Le château Le site
— Château Montrose - Saint-Estèphe Le site
Troisièmes crus
— Château Boyd-Cantenac - Margaux
— Château Cantenac Brown - Margaux (Cantenac-Margaux)
— Château Desmirail - Margaux
— Château d'Issan - Margaux (Cantenac-Margaux)
— Château Ferrière - Margaux
— Château Giscours - Margaux (Labarde-Margaux)
— Château Kirwan - Margaux (Cantenac-Margaux)
— Château Malescot St. Exupéry - Margaux
— Château Marquis d'Alesme Becker - Margaux
— Château Palmer - Margaux (Cantenac-Margaux)
— Château Lagrange - Saint-Julien
— Château Langoa Barton - Saint-Julien
— Château Calon-Ségur - Saint-Estèphe
— Château La Lagune - Haut-Médoc (Ludon)
Quatrièmes crus
— Château Duhart-Milon - Pauillac
Château Beychevelle, est une des plus importantes
et des plus anciennes terres du pays du Médoc. Au XIVe siècle, il était château féodal et l'une des propriétés
des comtes de Foix-de-Candale d'où il passa à la maison d'Epernon dont le chef avait épousé l'héritière de la
maison de Foix. Le dernier duc d'Epernon étant décédé sans postérité, la terre de Beychevelle revint à la
couronne, qui la vendit pour acquitter les dettes des d'Epernon. On estime qu'à l'époque de la révolution, le
marquis de Brassier, qui possédait cette terre, n'avait pas moins de quatre cent mille livres de rentes en
terres, redevances et droits féodaux; sa haute justice et la mouvance du seigneur s'étendaient sur 6 paroisses :
Lamarque, Saint-Laurent, etc. M. de Brassier ayant émigré, la Nation se mit en possession de la terre et de ses
dépendances, qui furent mises en vente; Mme de Saint-Harem, soeur du marquis de Brassier, devint acquéreur du
Château-Beychevelle et de la terre qu'elle ne tarda pas à revendre à M. Jacques Conte, un des armateurs les plus
connus de Bordeaux en 1800. Ce dernier les revendit, en 1S25, à M. P.F. Guestier.
— Château Marquis de Terme - Margaux
— Château Pouget - Margaux (Cantenac-Margaux)
— Château Prieuré-Lichine - Margaux (Cantenac-Margaux)
— Château Beychevelle - Saint-Julien
Historique
Château Beychevelle
Reconstruit en 1757 par M. de Brassier, dans le style Louis XV, en face de Blaye, sur la Gironde, il possède le
port de Beychevelle, l'un des plus importants de ce fleuve. L'embarcadère de ce port, autrefois très fréquenté,
n'existant plus, bien que le port soit accessible aux bateaux à vapeur, c'est par le chemin de fer qu'on peut s'y
rendre en une heure, gare de Saint-Laurent-Saint-Julien.
Le nom de Beychevelle (baisse voile) vient du salut que faisaient autrefois les navires passant devant le château
du duc d'Epernon, alors grand-amiral de France.
L'actuel propriétaire du château est le Groupe Castel à 50 % en partenariat avec le groupe japonais Suntory.
Etiquette
Le site
— Château Branaire-Ducru - Saint-Julien
— Château Saint-Pierre - Saint-Julien
— Château Talbot - Saint-Julien
— Château Lafon-Rochet - Saint-Estèphe
— Château La Tour Carnet - Haut-Médoc (St.-Laurent)
Cinquièmes crus
— Château Batailley - Pauillac
— Château Clerc Milon - Pauillac
— Château Croizet-Bages - Pauillac
— Château d'Armailhac - Pauillac (anciennement Château Mouton-Baronne-Philippe)
— Château Grand-Puy Ducasse - Pauillac
— Château Grand-Puy-Lacoste - Pauillac
— Château Haut-Bages Libéral, Pauillac
— Château Haut-Batailley - Pauillac
— Château Lynch-Bages - Pauillac
— Château Lynch-Moussas - Pauillac
— Château Pédesclaux - Pauillac
— Château Pontet-Canet - Pauillac
— Château Dauzac - Margaux (Labarde)
— Château du Tertre - Margaux (Arsac)
— Château Cos Labory - Saint-Estèphe
— Château Belgrave - Haut-Médoc (St.-Laurent)
— Château de Camensac - Haut-Médoc (St.-Laurent) (anciennement Château Camensac)
— Château Cantemerle - entré dans le classement en 1856 - Haut-Médoc (Macau)
Sauternes et barsac
Premier cru supérieur
— Château d'Yquem - Sauternes Le site
Premier crus
— Château Climens - Barsac
— Château Coutet - Barsac
— Château Guiraud - Sauternes
— Clos Haut-Peyraguey - Sauternes (à Bommes)
— Château Lafaurie-Peyraguey - Sauternes (à Bommes)
— Château La Tour Blanche, Sauternes (à Bommes)
— Château Rabaud-Promis - Sauternes (à Bommes)
— Château de Rayne-Vigneau - Sauternes (à Bommes)
— Château Rieussec - Sauternes (à Fargues)
— Château Sigalas-Rabaud - Sauternes (à Bommes)
— Château Suduiraut - Sauternes (à Preignac)
Deuxième crus
— Château Broustet - Barsac
— Château Caillou - Barsac
— Château Doisy Daëne - Barsac
— Château Doisy-Dubroca - Barsac
— Château Doisy-Védrines - Barsac
— Château Myrat - Barsac (Château de Myrat)
— Château Nairac - Barsac
— Château Suau - Barsac
— Château d'Arche - Sauternes
— Château Filhot - Sauternes
— Château Lamothe - Sauternes
— Château Lamothe Guignard - Sauternes
— Château de Malle - Sauternes (à Preignac)
— Château Romer - Sauternes (à Fargues)
— Château Romer du Hayot - Sauternes (à Fargues)
Crus Bourgeois du Médoc
Médoc
Ch. Begadanet - Ch. Bellegrave - Ch. Bellerive - Ch. Bellevue - Ch. Bessan segur - Ch. Bournac - Ch. Carcanieux - Ch. Castera - Ch. Chantelys - Ch. Chantemerle - Ch. Clément Saint Jean - Ch. David - Ch. De Bensse - Ch. de la Croix - Ch. de Panigon - Ch. des Brousteras - Ch. des Cabans - Ch. des Granges d’Or - Ch. des Tourelles - Ch. d’Escot - Ch. d’Escurac - Ch. Du Perier - Ch. Fleur La Mothe - Ch. Fontaine de l’Aubier - Ch. Fontis - Ch. Grand Bertin de Saint Clair - Ch. Greysac - Ch. Griviere - Ch. Haut Barrail - Ch. Haut Canteloup - Ch. Haut Maurac - Ch. Haut-Myles - Ch. Hourbanon - Ch. La Branne - Ch. La Cardonne - Ch. La Clare - Ch. La Gorce - Ch. La Gravette Lacombe - Ch. La Pirouette - Ch. La Raze Beauvallet - Ch. La Ribaud - Ch. La Roque de By - Ch. Labadie - Ch. Laffitte Laujac - Ch. Lalande d’Auvion - Ch. l’Argenteyre - Ch. Lassus - Ch. Laulan Ducos - Ch. Le Barrail - Ch. Le Bourdieu - Ch. Le Pey - Ch. Le Temple - Ch. Leboscq - Ch. Les Grands Chênes - Ch. Les Lattes - Ch. Les Moines - Ch. Les Ormes Sorbet - Ch. Les Tuileries - Ch. Lestruelle - Ch. l’Inclassable - Ch. Listran - Ch. Loudenne - Ch. Lousteauneuf - Ch. Maison Blanche - Ch. Mazails - Ch. Meric - Ch. Moulin de Bel Air - Ch. Moulin de Brion - Ch. Moulin de Canhaut - Ch. Moulin de Cassy - Ch. Noaillac - Ch. Patache d’Aux - Ch. Pey de Pont - Ch. Pierre de Montignac - Ch. Poitevin - Ch. Pontey - Ch. Preuillac - Ch. Ramafort - Ch. Ricaudet - Ch. Rollan de By - Ch. Roquegrave - Ch. Rousseau de Sipian - Ch. Saint Bonnet - Ch. Saint-Christoly - Ch. Saint-Christophe - Ch. Saint-Hilaire - Ch. Segue Longue Monnier - Ch. Tour Blanche - Ch. Tour Castillon - Ch. Tour Haut-Caussan - Ch. Tour Prignac - Ch. Tour Saint-Bonnet - Ch. Tour Seran - Ch. Vernous - Ch. Vieux Robin - Vieux Ch. Landon
Haut médoc
Ch. Aney - Ch. Balac - Ch. Barateau - Ch. Barreyres - Ch. Beaumont - Ch. Bel Air - Ch. Bellegrave du Poujeau - Ch. Bellevue - Ch. Beyzac - Ch. Bibian - Ch. Cambon La Pelouse - Ch. Caronne Sainte Gemme - Ch. Charmail - Ch. Cissac - Ch. Clémentpichon - Ch. d’Agassac - Ch. d’Arche - Ch. d’Arcins - Ch. Dasvin Bel Air - Ch. d’Aurilhac - Ch. de Braude - Ch. de Gironville - Ch. de l’Abbaye - Ch. de Malleret - Ch. de Villambis - Ch. de Villegeorge - Ch. Devise d’Ardilley - Ch. Doyac - Ch. du Breuil - Ch. du Cartillon - Ch. du Moulin Rouge - Ch. du Retout - Ch. du Taillan - Ch. Duthil - Ch. Fontesteau - Ch. Grand Clapeau Olivier - Ch. Grandis - Ch. Hanteillan - Ch. Haut Bellevue - Ch. Haut Logat - Ch. Haut Madrac - Ch. Hourtin-Ducasse - Ch. La Fon du Berger - Ch. La Lauzette Declercq - Ch. La Tonnelle - Ch. Labat - Ch. Lacour Jacquet - Ch. Lamothe Bergeron - Ch. Lamothe Cissac - Ch. Landat - Ch. Larose Perganson - Ch. Larose Trintaudon - Ch. Larrivaux - Ch. le Bourdieu Vertheuil - Ch. le Monteil d’Arsac - Ch. Lestage Simon - Ch. Lieujean - Ch. Liversan - Ch. Magnol - Ch. Malescasse - Ch. Maucaillou Felletin - Ch. Maucamps, Ch. Maurac - Ch. Meyre - Ch. Moulin de Blanchon - Ch. Moulin de Laborde - Ch. Muret - Ch. Paloumey - Ch. Peyrabon - Ch. Peyrat-Fourthon - Ch. Pontoise Cabarrus - Ch. Ramage La Batisse - Ch. Reynats - Ch. Reysson - Ch. Saint Ahon - Ch. Saint-Paul - Ch. Tour du Haut-Moulin, Ch. Tour-du-Roc - Ch. Tour Saint-Joseph - Ch. Trois-Moulins - Ch. Victoria
Listrac médoc
Ch. Baudan - Ch. Cap Léon Veyrin - Ch. Capdet - Ch. Donissan - Ch. Fonreaud - Ch. Lafon - Ch. l’Ermitage - Ch. Lestage - Ch. Liouner - Ch. Reverdi - Ch. Saransot-Dupré - Ch. Vieux Moulin
Moulis en médoc
Ch. Anthonic - Ch. Biston Brillette - Ch. Branas Grand Poujeaux - Ch. Brillette - Ch. Chemin Royal - Ch. Dutruch Grand Poujeaux - Ch. Guitignan - Ch. La Garricq - Ch. La Mouline - Ch. Lalaudey - Ch. Malmaison - Ch. Pomeys
Margaux
Ch. d’Arsac - Ch. Deyrem Valentin - Ch. Grand Tayac - Ch. Haut Breton Larigaudière - Ch. La Galiane - Ch. La Tour de Bessan - Ch. La Tour de Mons - Ch. le Côteau - Ch. Mongravey - Ch. Paveil de Luze - Ch. Pontac Lynch - Ch. Pontet Chappaz - Ch. Tayac
Saint-Julien
Ch. Du Glana - Ch. Lalande
Pauillac
Ch. Fonbadet - Ch. Haut-Bages Monpelou - Ch. La Fleur Peyrabon - Ch. Plantey - Ch. Tour Sieujean - Ch. Beau Site - Ch. Bel Air - Ch. Clauzet - Ch. Coutelin Merville - Ch. de Côme - Ch. Domeyne - Ch. La Commanderie - Ch. La Haye - Ch. Ladouys - Ch. Laffitte Carcasset - Ch. l’Argilus du Roi - Ch. Le Boscq - Ch. Le Crock - Ch. Lilian Ladouys - Ch. Petit Bocq - Ch. Picard - Ch. Plantier Rose - Ch. Ségur de Cabanac - Ch. Sérilhan - Ch. Tour de Pez - Ch. Tour des Termes - Ch. Tour Saint-Fort
Crus Artisans du Médoc
Sélection officielle publiée le 11 janvier 2006
Château BAUDENS - Château BEGADAN - Château BEJAC ROMELYS - Château CANTEGRIC GFA - Château GADET TERREFORT - Château GARANCE HAUT GRENAT - Château GRAVES DU PRIVERA - Château HAUT BLAIGNAN - Château LA TESSONNIÈRE - Château LE VIEUX SÉRESTIN - Château LES GRAVES DE LOIRAC - Château LES TRIEUX - Château VIEUX GADET
Haut médoc
Château CLOS DU RELAIS - Château DE COUDOT - Château DE LAUGA - Château DES GRAVIERS - Château D’OSMOND - Château DU GALAN - Château FERRÉ - Château GASTON RÉNA - Château GRAND BRUN - Domaine GRAND LAFONT - Château GUITTOT FELLONNEAU - Château HAUT BRÉGA - Château LAMONGEAU - Château LE BEYAN - Château LE BOUSCAT - Château MARTIN - Château MICALET - Château MOUTTE BLANC - Château TOUR BEL AIR - Château TOUR DU GOUA - Château VIALLET NOUHANT - Château VIEUX GABAREY
Appellations communales
Château GOBINAUD (AOC Listrac) - Château LAGORCE BERNADAS (AOC Moulis) - Clos De BIGOS (AOC Margaux) - Château DES GRAVIERS (AOC Margaux) - Château DES TROIS CHARDONS (AOC Margaux) - Château GASSIES DU VIEUX BOURG (AOC Margaux) - Château CAPDET (AOC Saint Julien) - Château BÉHÈRÉ (AOC Pauillac) - Château LA PEYRE (AOC Saint Estèphe)
Les grands crus classés des Graves (1959)
— Château Bouscaut (Cadaujac)
— Château Carbonnieux (Léognan)
— Château Couhins (Villenave d’Ornon)
— Château Couhins Lurton (Villenave d’Ornon)
— Château Fieuzal (Léognan)
— Château Haut-Bailly (Léognan)
— Château Haut-Brion (Pessac)
— Château La Mission Haut-Brion (Pessac)
— Château Latour Haut-Brion (Pessac)
— Château Latour Martillac (Martillac)
— Château Laville Haut-Brion (Pessac)
— Château Malartic Lagravière (Léognan)
— Château Olivier (Léognan)
— Château Pape Clément (Pessac)
— Château Smith Haut-Lafitte (Martillac)
— Domaine de Chevalier (Léognan)
Les crus classés du Sauternais
Premier cru supérieur
— Château d’Yquem (Sauternes) Etiquette Le château
Premiers crus
— Château Climens (Barsac)
— Château Clos Haut Peyraguey (Bommes)
— Château Coutet (Barsac)
— Château Guiraud (Sauternes)
— Château Lafaurie Peyraguey (Bommes)
— Château Rabaud Promis (Bommes)
— Château Rayne Vigneau (Bommes)
— Château Rieussec (Fargues)
— Château Sigalas Rabaud (Bommes)
— Château Suduiraut (Preignac)
— Château La Tour Blanche (Bommes)
Seconds crus
— Château d’Arche (Sauternes)
— Château Broustet (Barsac)
— Château Caillou (Barsac)
— Château Doisy Daëne (Barsac)
— Château Doisy Dubroca (Barsac)
— Château Doisy Védrines (Barsac)
— Château Filhot (Sauternes)
— Château Lamothe (Guignard) (Sauternes)
— Château de Malle (Preignac)
— Château Myrat (Barsac)
— Château Nairac (Barsac)
— Château Romer (du Hayot) (Fargues)
Crus classés de Saint-Emilion en 2012
C'est à partir de 1955 que les vins de Saint-Émilion ont été classés, à la suite d'une décision prise en 1954 par le syndicat
viticole des Vins de Saint-Émilion1. Il s'agit du classement de l'appellation saint-émilion grand cru et non de l'appellation
saint-émilion, qui pour sa part n'a pas de classement officiel.
ConContrairement au classement de 1855 (classement qui pour sa part ne concerne que des vins de la rive gauche de la Garonne), il
est révisable tous les dix ans.
Premiers Grands Crus Classés (A)
— Château ANGELUS Etiquette Château AUSONE Etiquette Château CHEVAL-BLANC Etiquette Château PAVIE Etiquette
Premiers Grands Crus Classés (B)
— Château BEAUSÉJOUR (DUFFAU-LAGARROSSE)
— Château BEAU-SÉJOUR BÉCOT)
— Château BELAIR-MONANGE
— Château CANON
— Château CANON-LA-GAFFELIÈRE
— Château FIGEAC
— Clos FOURTET
— Château LA GAFFELIÈRE
— Château LARCIS-DUCASSE
— Château LA MONDOTTE
— Château PAVIE-MACQUIN
— Château TROPLONG-MONDOT
— Château TROTTEVIELLE
— Château VALANDRAUD
Grands Crus Classés
— Château L'ARROSÉE
— Château BALESTARD-LA-TONNELLE
— Château BARDE-HAUT
— Château BELLEFONT-BELCIER
— Château BELLEVUE
— Château BERLIQUET
— Château CADET-BON
— Château CAPDEMOURLIN
— Château LE CHÂTELET
— Château CHAUVIN
— Château CLOS DE SARPE
— Château LA CLOTTE
— Château LA COMMANDERIE
— Château CORBIN
— Château CÔTE DE BALEAU
— Château LA COUSPAUDE
— Château COUVENT DES JACOBINS
— Château DASSAULT
— Château DESTIEUX
— Château LA DOMINIQUE
— Château FAUGÈRES
— Château FAURIE DE SOUCHARD
— Château DE FERRAND
— Château FLEUR-CARDINALE
— Château LA FLEUR MORANGE
— Château FOMBRAUGE
— Château FONPLÉGADE
— Château FONROQUE
— Château FRANC-MAYNE
— Château GRAND CORBIN
— Château GRAND CORBIN-DESPAGNE
— Château GRAND-MAYNE
— Château LES GRANDES MURAILLES
— Château GRAND-PONTET
— Château GUADET
— Château HAUT-SARPE
— Clos des JACOBINS
— Château JEAN FAURE
— Château LANIOTE
— Château LARMANDE
— Château LAROQUE
— Château LAROZE
— Clos la MADELEINE
— Château LA MARZELLE
— Château MONBOUSQUET
— Château MOULIN DU CADET
— Clos de L'ORATOIRE
— Château PAVIE-DECESSE
— Château PEBY-FAUGÈRES
— Château PETIT-FAURIE-DE-SOUTARD
— Château de PRESSAC
— Château LE PRIEURÉ
— Château QUINAULT L'ENCLOS
— Château RIPEAU
— Château ROCHEBELLE
— Château SAINT-GEORGES-CÔTE-PAVIE
— Clos SAINT-MARTIN
— Château SANSONNET
— Château La SERRE
— Château SOUTARD
— Château TERTRE-DAUGAY
— Château LA TOUR-FIGEAC
— Château VILLEMAURINE
— Château YON-FIGEAC
— Château HAUT-CORBIN a été classé Grand Cru mais fusionne, avec l'avis de la commission, avec château GRAND-CORBIN.
— Château CADET-PIOLA sort du classement car il fusionne avec château SOUTARD.
— Château BERGAT sort du classement car il est intégré dans le château TROTTEVIEILLE.
— Château LA CLUSIÈRE sort du classement car il fusionne avec château PAVIE.
Auteur: Christian Effenberger - 1855 Site officiel du classement des vins de Bordeaux Le site
